Bangui (AFP)-Plus de vingt personnes ont été tuées et une centaine blessées dans les violences qui ont frappé samedi Bangui, où le calme était revenu dimanche matin, selon un nouveau bilan de source médicale.
Des habitants et une source hospitalière avaient fait état samedi de 10 morts et 38 blessés dans ces violences qui ont touché le quartier majoritairement musulman du PK-5, dans le centre de la capitale centrafricaine.
« Selon un bilan établi à partir des principales formations sanitaires et qui reste encore provisoire, il y a plus de 20 morts et une centaine de blessés », a indiqué dimanche un médecin militaire à l’AFP sous couvert d’anonymat . « Profitant de l’accalmie, les secouristes vont poursuivre le ramassage (d’éventuelles autres victimes) et le bilan pourrait s’alourdir », a-t-il ajouté.
Un hélicoptère des forces internationales déployées en Centrafrique survolait la ville dimanche matin. Seuls quelques tirs sporadiques ont été entendus dans la nuit de samedi à dimanche et les habitants qui avaient fui leurs maisons par crainte de nouveaux affrontements commençaient à rentrer chez eux, a constaté un correspondant de l’AFP.
Cette flambée de violences a été provoquée par l’assassinat d’un conducteur de moto-taxi au PK-5.
Selon des habitants, le conducteur de moto-taxi, de confession musulmane, selon des témoins, a été égorgé samedi matin, pour une raison encore indéterminée, ce qui a déclenché des violences dans ce quartier majoritairement musulman qui fut l’épicentre des massacres inter-communautaires à Bangui de fin 2013 à début 2014.
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a fermement condamné ces « violences inutiles qui interviennent à un moment où la Centrafrique en général et la ville de Bangui en particulier aspirent à la paix et à la sécurité ».
Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l’ex-colonie française, déjà très instable et l’un des pays les plus miséreux au monde, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se relever.
Le niveau des violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de guerre circulent dans le pays et sont régulièrement utilisées pour des actes de banditisme.
Des élections présidentielle et législatives sont officiellement prévues avant la fin 2015 pour clore le cycle de violences. Mais l’organisation des scrutins a pris beaucoup de retard, rendant plus que vraisemblable un nouveau report des élections.
Source: afrique360.com via Afp