Ce qu’il faut savoir sur le meurtre d’une responsable de l’Apr à Pikine

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La populeuse localité de Pikine s’est réveillée, ce samedi 19 novembre 2016, jour du grand Magal de Touba, sous le choc. Fatoumata Matar Ndiaye, une responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr) très connue, responsable des femmes de cette formation politique à Pikine et 2e vice-présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese), est retrouvée morte, tôt ce matin, la gorge tranchée. Voisine du célèbre transporteur, Lobatt Fall, la défunte était très proche du chef de l’Etat, Macky Sall, qui a d’ailleurs fait le déplacement, chez elle, il y a deux mois, pour lui présenter ses condoléances à l’occasion du décès de son mari.

Le fils de la dame aux urgences de l’hôpital Principal

Le meurtrier, surpris par le fils de la dame, Adama Sy, âgé d’une vingtaine d’années, en train de faire sa sale besogne, s’est tourné vers le jeune homme qu’il a grièvement blessé. Adama lutte contre la mort à l’hôpital Principal de Dakar où il a été admis aux urgences.

La nouvelle s’est propagée telle une traînée de poudre. Riverains, responsables politiques, badauds, ont ainsi convergé vers le domicile mortuaire, pour s’enquérir de la situation. Un domicile dont la porte d’entrée est gardée par la police et “les marrons du feu”, la milice de l’Apr, pour permettre à la police scientifique de faire le constat avant que les sapeurs-pompiers ne transfèrent le corps de la victime à la morgue.

Les enquêteurs de la Sûreté urbaine pour épauler leurs collègues de Pikine

Sur les lieux, les supputations vont bon train. Chacun y va avec sa version, tentant d’expliquer les mobiles de ce crime crapuleux. Mais la réalité est que personne ne sait exactement ce qui s’est passé. Tout le monde y va avec ses propres conjectures.

La seule constance est que le présumé meurtrier, Bathie, qui se trouve être le chauffeur de la défunte, est entre les mains de la police. Il est présentement au commissariat de Pikine en train de subir un interrogatoire. D’ailleurs, du fait de la sensibilité de l’affaire, les autorités policières ont renforcé les enquêteurs de Pikine, par un détachement du commissariat central de Dakar avec à sa tête le commissaire central Ndiarré Sène et le patron de la Sûreté urbaine, El Hadji Cheikh Dramé.

Le présumé meurtrier devant les enquêteurs

Selon des sources policières de Seneweb, l’audition du chauffeur, en garde à vue, et du fils de la dame pourraient expliquer ce qui s’est passé. En tout cas, notent nos interlocuteurs, même si en l’état actuel de l’enquête le chauffeur est présumé innocent, tout indique qu’il est mêlé à cette affaire s’il n’est pas le meurtrier. Pour preuve, informent nos sources, des riverains l’ont vu sortir de la maison, en courant, un couteau ensanglanté à la main. Poursuivi, il a jeté l’arme par terre, en jurant qu’il n’est pas le meurtrier, avant d’aller se réfugier sur la terrasse d’une maison. Il allait se jeter dans le vide, abrégeant sa vie, si des jeunes gens ne l’avaient pas ceinturé. D’ailleurs, du fait qu’il était blessé, il a été conduit au poste de santé de Khourounar avant d’être conduit à la police pour nécessité d’enquête. Son audition ainsi que celle du jeune Adama Sy, qui a vu le meurtrier de sa mère, permettront à la police d’élucider cette affaire, nous dit-on.

Pikine réclament le rétablissement de la peine de mort

En attendant, les populations de Pikine réclament le durcissement de la loi. “Ce n’est pas possible. ça ne peut pas continuer. Il faut que les autorités prennent leurs responsabilités, sinon les populations vont prendre les leurs. Ce meurtre montre que nul n’est à l’abris. Vous voyez cette maison. Elle a une solide porte d’entrée en fer forgé. Elle est d’habitude hermétiquement fermée. Si quelqu’un entre dans cette maison, c’est qu’il est un habitué des lieux.

Si quelqu’un va jusque dans la chambre de la dame pour l’égorger, cela veut dire que tout le monde est exposé dans ce pays. Il faut rétablir la peine de mort et exécuter tous ceux qui tuent gratuitement leurs semblables”, peste un riverain. Une autre dame lui emboite le pas : “je suis membre de l’Apr. Il faut que Macky Sall fasse revenir la peine de mort, sinon moi je suis prête à le quitter”, jure-t-elle. Si certains peuvent exprimer leur ras-le-bol à haute et intelligible voix, d’autres, surtout des femmes, n’ont que leurs yeux pour pleurer. Sous le choc, des dames roulent par terre, crient, gesticulent, gémissent, lèvent les yeux vers le ciel, se lamentent. Elles ont du mal à comprendre. Et elles ne comprendront jamais comment une personne peut tuer aussi facilement son semblable, comme s’il s’agissait de siroter une tasse de thé.

 

 

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