Louis Park, 26 ans, est un Américain qui a rejoint la milice « Dwekh Nawsha » qui défend les chrétiens d’Orient menacés par l’organisation État islamique. Au Kurdistan irakien, il passe son temps libre à jouer à « Pokémon Go » sur son smartphone.
« Daech, venez me défier à une bataille de Pokémon. Les mortiers c’est pour les femmelettes. » Ce message publié sur facebook par un certain Louis Park a beaucoup circulé sur Internet ces derniers jours, en pleine frénésie « Pokémon Go ».
Postés le 8 juillet, ces quelques mots accompagnaient une capture d’écran surréaliste : un fusil mitrailleur face à Bulbizarre au beau milieu des plaines désertiques irakiennes.
Lundi 11 janvier, le vétéran de l’armée américaine a accordé une interview à The Verge dans lequel il en dit un peu plus sur sa démarche.
Arrivé en Irak en 2014 pour combattre l’organisation État islamique et défendre les chrétiens d’Orient, il vit désormais à Dahuk, un village du Kurdistan irakien. Un endroit plus calme, dans lequel il dispose d’une bonne connexion Internet.
Les Pokémons dans la guerre
« Ici il y a tout, des pokégyms et des pokéstops »
« Quand j’étais sur la ligne de front, je ne pouvais jouer qu’avec les Pokémon starters – Salamèche, Bulbizzare et Carapuce –, mais ici il y a tout, des pokégyms et des pokéstops », explique l’ex-soldat. « C’est un endroit sécurisé, c’est comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Peshmerga et la police font leur boulot et veillent à la sécurité de chacun. »
C’est à l’occasion d’un retour aux États-Unis, il y a quelques jours, que l’Américain, grand fan de Pokémon depuis son enfance, a installé le jeu sur son smartphone avec lequel il se plaît à passer le temps à Dahuk grâce aux nombreux spots Wi-Fi et à un bon forfait de données mobiles.
« La plupart des journées sont ennuyeuses. Vous restez là en position de garde au cas où il se passe quelque chose », explique Louis Park. « Le [groupe] État islamique nous bombarde aux obus de mortiers pratiquement tous les jours mais ces derniers jours, on est moins attaqué », assure-t-il.
En 2016, même en pleine guerre, certains restent hyper connectés et suivent avec intérêt les actus tech. Louis Park assure ne pas être le seul à avoir téléchargé l’appli « Pokémon Go ». « Il y a un vendeur au marché qui y joue aussi et qui parle un peu anglais. »
La photo a depuis été volontairement supprimée du compte Facebook de Louis Park qui explique son choix dans un nouveau message Facebook le 11 juillet : « Ça doit rester privé, j’espère avoir attiré l’attention sur les Peshmerga et sur la milice ‘Dwekh Nawsha’, triste de devoir faire dans la pop culture pour y parvenir. »
Pari gagné, sa revendication n’est pas passée inaperçue.
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