Il n’est pas rare de voir, pendant le chemin de croix, des personnes de tout âge tomber sous l’effet de la faim, de la soif, de la fatigue et des vertiges. Pourtant l’Eglise, dans les mandements du Carême, ne recommande point de soumettre le corps à cette torture physique. « Se priver de manger et de boire n’est pas une obligation », a dit Abbé Bernard Demba Boiro. Pour ce curé de la paroisse Saint-Jean de Sédhiou, s’il est autorisé de prendre de la nourriture légère entre les repas, il est aussi autorisé de boire entre les repas.
L’abbé Simplice Yannick Thiaré, vicaire de la paroisse Saint-Benoit de Néma à Ziguinchor d’abonder dans le même sens précisant que médicalement, l’organisme humain ne devrait rester 24 heures sans nourriture ni eau.
Abbé Jacques Seck, celui qu’on surnomme ‘’le prêtre musulman’’ ou l’imam Chrétien, non seulement confirme cette position de l’Eglise par rapport au jeûne mais précise que : « Si toutefois l’on se prive de manger et de boire, ce dont on s’est privé doit aller dans la construction d’une Eglise, d’une mosquée, d’une école, d’un hôpital… » Et de poursuivre, «si je me prive d’alcool, de viande, cela doit être utile au pauvre, à quelqu’un qui en a besoin ».
Le jeûne, selon toujours Abbé Jacques Seck, « c’est le bien que je peux faire avec ce dont je me suis privé, c’est l’œil que je porte sur mon environnement, c’est mon comportement vis-à-vis de mon prochain. Si ce n’est pas le cas, si c’est juste pour se priver de manger et de boire, on ne fait que changer les heures de repas et cela n’est que du cinéma ».
Malheureusement, ces éclaircissements ne sont pas du tout connus de tous les chrétiens catholiques pratiquant le jeûne. Certains ont même balayé d’un revers de main ces mandements martelant soit on jeûne ou on ne jeûne pas.
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