Les hommes aussi ont des seins et des mamelons. Certes, ils sont moins développés que chez les femmes, mais ils peuvent être touchés de la même manière par un cancer. Le cancer du sein chez l’homme reste rare ; il représente moins de 1 % de tous les cancers du sein. Sur 40 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués en France, 300 cas environ concernent les hommes chaque année.
Caractéristiques et prise en charge du cancer du sein chez l’homme
Carcinomes canalaires : les cancers du sein les plus fréquents chez les hommes
La plupart des cancers du sein qui touchent les hommes sont des carcinomes canalaires infiltrants. Les autres types de cancers du sein sont plus rares.
Le cancer du sein chez l’homme est en général hormonosensible. C’est-à-dire que les cellules cancéreuses présentent des récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone. Plus rarement, le cancer du sein chez l’homme est HER2 positif.
Une prise en charge médicale pareille à celle des femmes
Les prises en charge d’un cancer du sein masculin, diagnostiques et thérapeutiques, sont identiques à celles qu’on prendrait pour une femme.
Le cancer du sein chez l’homme sera toutefois traité essentiellement comme le cancer du sein chez une femme ménopausée, c’est-à-dire quand les ovaires ne produisent plus d’œstrogènes.
Le cancer du sein chez l’homme est-il moins grave que chez la femme ?
Chez l’homme, les cellules des canaux mammaires sont moins développées que chez la femme, et elles ne sont pas constamment exposées aux œstrogènes et à la progestérone. Le risque de développer un cancer du sein est donc moins important.
En revanche, les hommes n’ont que très rarement le réflexe de contrôler, ou faire contrôler, leur poitrine. Ils méconnaissent souvent l’éventualité d’un cancer du sein pour l’homme. Parler de leurs seins peut même être un sujet tabou. Le diagnostic est donc le plus souvent réalisé tardivement et le cancer déjà à un stade avancé. Pour cette raison, le cancer du sein provoque plus souvent de décès chez les hommes.
Les facteurs de risque d’un cancer du sein chez l’homme
Comme pour la femme, les causes du cancer du sein sont multifactorielles. Certains cas de cancers du sein chez l’homme sont liés à des facteurs de risques connus. Dans d’autres cas, aucun de ces facteurs n’est identifiable.
Les facteurs de risques connus du cancer du sein chez l’homme
Les principaux facteurs de risques sont les suivants :
- L’âge : le risque de développer un cancer du sein pour un homme augmente avec l’âge. La majorité des diagnostics se font chez des hommes âgés deplus de 60 ans.
- Les antécédents familiaux : plus le nombre de parents proches atteints par un cancer du sein (hommes ou femmes) est élevé, plus le risque d’en développer un augmente.
- La présence de certaines mutations génétiques : 15 % des cancers du sein chez l’homme ont pour origine une mutation génétique du gène BRCA2. Pour le gène BRCA1, le risque est aussi augmenté, mais dans une moindre mesure.
- Le syndrome de Klinefelter : c’est une maladie héréditaire rare du chromosome sexuel X. Les hommes atteints par ce syndrome ont au moins un chromosome X supplémentaire. Chez eux, le taux d’androgènes (hormones mâles) est bas, et le taux d’œstrogènes élevé, ce qui les expose à un risque plus important de cancer du sein.
- Une cirrhose : ce stade est atteint quand les tissus du foie sont remplacés par du tissu cicatriciel, rendant impossible le fonctionnement de cet organe, notamment son action sur les hormones. Le taux d’œstrogènes va donc augmenter et celui des androgènes baisser, ce qui augmente le risque de cancer du sein.
- L’exposition à des rayonnements : une exposition à des rayonnements (à des fins thérapeutiques, comme la radiothérapie) surtout au niveau du thorax majore le risque de cancer du sein chez l’homme.
Les autres facteurs de risque possibles de cancer du sein chez l’homme
Il existe des facteurs de risques dont l’implication dans le cancer du sein chez l’homme n’a pas encore été prouvée scientifiquement ; elle reste toutefois fortement suspectée.
- La gynécomastie : c’est le développement exagéré de la poitrine chez l’homme. Les taux d’œstrogènes et d’androgènes sont anormaux dans ce cas, ce qui peut induire un risque accru de cancer du sein.
- L’obésité : comme elle élève le risque de cancer du sein chez la femme, elle pourrait aussi le faire chez l’homme.
- L’alcool : c’est un facteur de risque identifié chez la femme, en affectant le foie, il pourrait également le devenir chez l’homme.
- L’hormonothérapie avec des œstrogènes : dans le cancer de la prostate, les hommes reçoivent pour traitement des œstrogènes. Le risque de développer un cancer du sein par la suite est faible en comparaison de l’efficacité du traitement.
- Les problèmes au niveau des testicules : une cryptorchidie (testicule non descendu), une orchidectomie (ablation d’un testicule) ou les oreillons à l’âge adulte pourraient favoriser un cancer du sein chez l’homme.
- Une exposition professionnelle : les hommes travaillant dans des environnements chauds (aciérie, hauts fourneaux) pourraient être plus exposés à un cancer du sein. La chaleur affecterait les testicules et les taux d’hormones. Les vapeurs d’essence et les gaz d’échappement seraient aussi incriminés.
Bon à savoir : l’activité physique, la lutte contre l’obésité, l’arrêt du tabac ainsi qu’une limitation de la consommation d’alcool réduisent le risque de développer un cancer du sein, tout comme chez la femme.
Quels sont les symptômes d’un cancer du sein chez l’homme ?
Plusieurs signes et symptômes peuvent alerter et doivent inciter à consulter :
- une masse dure non douloureuse autour ou en dessous du mamelon (zone préférentielle chez l’homme) ;
- un épaississement, un plissement de la peau du sein ou la peau qui pèle ;
- un écoulement provenant du mamelon ;
- une petite plaie, une rétractation du mamelon ou de l’aréole ;
- un gonflement ou une rougeur au niveau du sein ;
- un nodule, une masse ou une douleur au niveau de l’aisselle.
Les traitements du cancer du sein chez l’homme
La chirurgie est le traitement de première intention. On parlera de :
- mastectomie ;
- chirurgie mammaire conservatrice ;
- ablation des ganglions lymphatiques (technique du « ganglion sentinelle ») ;
- ablation des testicules (dans le cas d’un cancer du sein métastatique pour réduire la production d’hormones).
Important : certains hommes vivent très bien sans un sein, pour d’autres la cicatrice est gênante. La reconstruction mammaire est tout à fait possible chez l’homme. Une greffe est pratiquée pour combler la cicatrice et l’aréole est redessinée par un tatouage.
D’autres traitements sont envisageables pour les hommes :
- la radiothérapie, en complément de la chirurgie, elle permet de détruire le maximum de cellules cancéreuses sur le lit tumoral ;
- l’hormonothérapie, pour les tumeurs avec des récepteurs hormonaux. La majorité des cancers du sein chez l’homme présentent des récepteurs hormonaux ;
- la chimiothérapie et les thérapies ciblées pour les stades avancés. La chimiothérapie utilisée pour les hommes est la même administrée chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein.