Duel de lions en perspective entre le Sénégal et le Cameroun, qui s’affrontent pour le compte des quarts de finale de la CAN-2017, samedi à 20 h. Un remake de la finale de 2002 qui sent bon le classique du football africain.
Habitué à décevoir plus souvent qu’à son tour, le Sénégal va-t-il enfin tenir son rang continental à l’occasion de la CAN-2017 ? Les hommes d’Aliou Cissé rêvent de sacre au Gabon, mais il devront passer un obstacle de taille dès les quarts de finale : le Cameroun. Un duel de lions – de la Teranga pour le Sénégal, indomptables pour le Cameroun – qui aura une résonance toute particulière à l’heure de fouler la pelouse du stade de Franceville, samedi 28 janvier à 20 h.
En 2002, les deux sélections s’étaient retrouvées en finale de la Coupe d’Afrique. Une confrontation remportée à l’époque par le Cameroun, au terme d’une séance de tirs aux buts irrespirable. Et c’était Aliou Cissé, capitaine des Lions de la Teranga d’alors, qui avait manqué la dernière tentative des siens et laissé filer la couronne continentale. Mauvais souvenir donc pour l’ancien défenseur du PSG, qui a toutefois reconnu « avoir eu le temps de digérer, quinze ans après avoir perdu cette finale. »
Mané, dernière « star » africaine en lice
Il est devenu aujourd’hui l’un des coachs les plus respectés d’Afrique. Grâce à lui – et à la génération dorée dont il a pris les rênes – le Sénégal a enfin atteint les quarts de finale, ce qui ne lui était plus arrivé depuis onze ans. Surtout, il compte dans ses rangs la dernière « grande star » encore en lice dans le tournoi. Après l’éviction des Mahrez (Algérie), Aubameyang (Gabon), et autres Adebayor (Togo), Sadio Mané a l’occasion de mettre un peu plus encore sa patte sur ce football africain.
Le milieu offensif de Liverpool, qui assume parfaitement son rang depuis le début de la compétition, incarne le renouveau de cette sélection mieux que quiconque, n’en déplaise à son sélectionneur. « [Il est] encore un peu fragile, un peu tendre pour porter l’équipe nationale, comme tout le monde le dit », prévient Cissé. Mais dans les faits, difficile de ne pas constater que Mané prouve à chaque match qu’il a déjà les épaules.
Un Cameroun à pas de loup
A l’inverse de ce Sénégal que tout le monde se plait à voir en favori de la compétition, le Cameroun, lui, avance masqué. Décimés par les défections (Matip, Nyom, Anguissa, Amadou…), ces Lions indomptables n’ont pas le vernis des générations précédentes. Et pourtant, la mayonnaise a pris. Après sept ans d’absence au plus haut niveau, les Camerounais ont enfin retrouvé leur place au stade des quarts de finale.
Mais les jeunes lions savent désormais qu’ils se frottent à un adversaire coriace. Pour autant, le sélectionneur camerounais Hugo Broos estime que ses joueurs ont des arguments à faire valoir : « Le Sénégal a montré des séquences impressionnantes lors de la phase de groupes. Ils sont combatifs, solides, et ont un vrai désir de vaincre. Et j’avais dit que je voulais les éviter, que notre objectif était d’atteindre les quarts. Désormais, l’objectif c’est les demies. Nous croyons dans nos chances. Nous avons les moyens de les battre. »
Le premier de ces éléments décisifs, ce sera sans nul doute Fabrice Ondoa. Même s’il a encaissé deux buts en trois rencontres, le portier camerounais du FC Séville a surtout prouvé qu’il était dans de bonnes dispositions lors de cette CAN. Et face à un Sénégal qui a fait de son animation offensive le fer de lance de sa campagne africaine, il aura une vraie carte à jouer.