Campagne arachidière : Encore une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs

A peine démarrée, le 25 novembre dernier, la campagne de commercialisation arachidière 2021-2022 bat déjà de l’aile.

Même si l’Etat a fixé un prix rémunérateur, l’on s’achemine vers de grosses difficultés pour le monde rural, avec encore des bons impayés. En effet, il nous revient, avec insistance, que les choses ne marchent pas comme le prévoyait le gouvernement. Et le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est un peu embêté par cette situation. Cela, parce que l’Etat traîne 5 milliards de francs Cfa d’impayés qu’il va devoir trouver pour éviter que les paysans râlent davantage dans ce contexte où beaucoup de secteurs se font déjà entendre.

Ce qui met une autre épine aux Finances publiques, obligées de résorber cette manne financière, puisque les banques ne veulent pas y aller et que la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), malgré un financement de 26 milliards de francs Cfa que la Société internationale islamique de Financement du Commerce (Itfc) lui a dans le cadre du redressement post-Covid-19 du secteur agricole sénégalais, n’a pas les moyens de suivre.

Mais ce montant ne peut permettre de collecter qu’«environ 45 % des besoins» de la Sonacos, que dirige Modou Diagne Fada, qui table sur 150 mille tonnes pour cette campagne.

Mais ce qui est plus grave, c’est, contrairement aux années passées, les exportateurs chinois ne sont pas venus acheter de l’arachide au Sénégal. Du coup, les paysans n’auront pas l’occasion de vendre leur récolte à un prix plus élevé que le prix plancher, fixé par le gouvernement, comme jadis où les Chinois allaient dans la brousse pour proposer jusqu’à 350 francs Cfa le kilogramme, privant par ricochet à l’huilerie publique qui ne pouvait s’aligner sur cette concurrence déloyale, de graines pour faire tourner ses machines. Ainsi, ces mêmes paysans vont être obligés de brader leurs récoltes de cette année aux huiliers locaux souvent défaillants dans le paiement des bons d’achat. L’agriculture contribue pour environ 16 % au Produit Intérieur Brut (Pib) du pays.

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