Vendredi prochain, l’Archevêque de Bamenda Cornelius Fontem Esua, son auxiliaire Michael Bibi, l’évêque du diocèse de Kumbo Georges Nkuo, et le principal du collège sacré cœur de Mankon, sont attendus au tribunal de première instance de Bamenda, pour répondre à des accusations portées contre eux.
A en croire plusieurs médias camerounais, il est reproché aux différents prélats et aux directeurs d’établissement catholiques d’avoir refusé d’intervenir pour demander aux parents d’envoyer leurs enfants en classe. Pourtant les parents d’élève disent avoir payé les pensions scolaires de leurs enfants. Mais les enfants n’ont pas reçu les enseignements.
150 milliards FCFA de dommages et intérêts, voilà ce que les plaignants réclament. Cette « citation directe » s’inscrit dans le cadre de la crise qui secoue le Cameroun anglophone depuis plusieurs mois. C’était en pleine semaine sainte que la citation directe est tombée.
Un groupe de parents dont les enfants seraient scolarisés dans des écoles catholiques indiquent que les prélats n’ont pas contribué à œuvrer pour la reprise des cours dans les établissements en grève depuis quelques mois. De leur côté, les évêques expliquent qu’ils n’ont jamais fermé les écoles même si les professeurs étaient absents.
Maître Richard Nde pour sa part assure que les évêques n’ont rien à se reprocher : « Le procès pour moi est un peu politique parce qu’au fond on a rien dans nos dossiers. Il n’y a rien de concret. Il n’y a que l’intérêt de l’argent et l’aspect politique (…). »
Rappelons que la conférence épiscopale de la province de Bamenda avait souligné, dans un communiqué, que cet arrêt de travail faisait suite à une profonde crise « sociopolitique ». Les évêques avaient alors indiqué que les arrestations, la torture et la fermeture d’internet avaient aggravé la situation. Signalons que les relations entre l’Etat et l’Eglise restent tendues même si le président Paul Biya a été reçu, le mois dernier, par le pape au Vatican.