L’on parle beaucoup de l’affaire Khalifa Sall, ces derniers temps, pour dénoncer un acharnement contre un opposant. Et les partisans du pouvoir ne cessent de rétorquer que l’Inspection générale d’Etat (IGE) est depuis quelques mois dans les autres mairies pour fouiller leur gestion. Ce qui voudrait dire qu’aussi bien les élus de l’opposition que ceux du pouvoir devraient avoir du souci à se faire. D’ailleurs, il a été dernièrement dit que le maire de Pikine Nord, Abdoulaye Thimbo, a été épinglé. Vrai ou faux, rien est encore sûr. Mais l’on annonce que Idrissa Seck, Abdoulaye Baldé, Moussa Sy et Cheikh Bamba Dièye sont les prochaines cibles. Ce dernier aurait également été épinglé pour sa gestion de la mairie de Saint-Louis.
Beaucoup de dossiers donc qui, s’ils ne sont pas mis sous le coude, risquent finalement de produire l’effet contraire de ce qu’a voulu faire le régime : assainir les finances publiques. Il est clair que la bonne gouvernance est une excellente chose, mais si la reddition des comptes n’est dirigée que contre l’opposition, c’est normal que cela soit perçu comme de l’acharnement et une tentative de freiner des adversaires politiques. En cette veille des Législatives et de la Présidentielle, le moindre faux pas pourrait être fatal au régime. Car, au finish, le bilan sur lequel mise le Président Macky Sall ne suffit pas à lui seul de lui garantir un second mandat. Le respect des libertés est également un point important qui peut peser sur la balance. Et emprisonner des opposants à quelques mois des élections, reddition des comptes ou pas, sera toujours présenté comme une affaire politique et non judiciaire
