Après 29 ans passés à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou a dû céder sa place au Malgache Ahmad, ce 16 mars 2017 à Addi-Abeba, plein de rancœur. La garde rapprochée du Camerounais a subi le même sort, en étant éjectée du Comité exécutif, le gouvernement du foot africain. Une nouvelle ère s’est ainsi brutalement ouverte à la CAF.
« Voilà 29 ans que je suis à la tête de la Confédération africaine de football, mais visiblement certains pensent que je suis vieux et qu’il faut que je parte ! lâche Issa Hayatou à l’issue d’une 39e Assemblée générale historique qui a vu sa défaite pour la présidence de la CAF. Sepp Blatter a été réélu à la tête de la FIFA à 79 ans, mais personne n’en a parlé, là ! » Le Camerounais, battu par le Malgache Ahmad ce 16 mars 2017 à Addis-Abeba, ajoute : « Je ne veux pas faire de polémique. On voulait que je parte et je suis en train de partir ! »
RFI
Celui qui a dirigé le foot africain quitte alors la scène de l’auditorium Nelson Mandela de l’Union africaine avec lenteur et sans élégance. Au passage, il s’en prend verbalement à la Sénégalaise Fatama Samoura, chef de l’administration de la Fédération internationale de football (FIFA), venue assister à ce 60e anniversaire houleux de la CAF. « Je sais que vous avez fait campagne contre moi ! », balance-t-il à la secrétaire générale, insinuant que la FIFA n’était pas neutre dans cette affaire. Issa Hayatou est ensuite quasiment exfiltré de la salle par l’ex-footballeur Roger Milla, qui menace de « casser le matériel » des journalistes trop pressants.
Dans le camp du perdant, on oscille entre sidération, abattement et colère. Le choc est immense et personne parmi ses supporters ne veut vraiment se prononcer sur la victoire surprise d’Ahmad. « C’était prévisible », soupire tout de même l’un d’entre eux, en aparté. Le vent avait tourné, mais l’omnipotent patron du foot africain ne l’avait pas senti, glisse-t-il.