Brigitte Macron a gagné… par alliance. Désormais installée au palais de l’Élysée, elle a effectué hier son premier déplacement officiel à l’étranger en tant que Première dame, côtoyant notamment Melania Trump. Mais au cours de son incroyable parcours qui lui vaut aujourd’hui de figurer en très bonne place aux côtés du président de la République Emmanuel Macron, elle a elle-même fait une brève incursion dans la politique. C’était aux élections municipales de 1989 à Truchtersheim, une ville peuplée de 2000 âmes, à quelques kilomètres de Strasbourg. Enseignante en français, celle qui s’appelait alors Brigitte Auzière « participait activement à la vie associative locale, a décrit à Society Justin Vogel, l’actuel édile de la ville. On sentait qu’elle avait envie de s’impliquer. »
Avec quatorze autres citoyens, elle a figuré sur la liste « Truchtersheim demain » pour se présenter aux élections municipales. Le but avoué était de prendre la place du maire sortant, Roger Weiss, qui occupait cette fonction depuis 24 ans. Officiellement, cette liste n’avait pas de couleur politique. Jeannine Briard, une enseignante aujourd’hui à la retraite et à qui Brigitte Macron avait fait appel pour compléter la liste, se montre plus marquée : « On était tous de droite, Brigitte aussi, a-t-elle indiqué. Je dirais même qu’on était un peu trop à droite. » Sociologiquement, les habitants de la ville ont d’après elle eu du mal à se retrouver dans cette liste où « il n’y avait que des gens intellectuels ».
Aux côtés des deux enseignantes figuraient « un directeur de recherche au CNRS, un directeur industriel, un directeur du personnel, un ingénieur ou encore un médecin », détaille Society. Or, sur ce territoire rural, il fallait surtout soigner ses liens avec les agriculteurs, ce que le directeur du Crédit agricole et successeur désigné à la mairie a très bien su faire. D’après Justin Vogel, cet homme avait rassemblé derrière lui « les vieilles familles, les agriculteurs et les artisans », ce qui constituait une majorité des habitants. Fraîchement installée à Truchtersheim depuis 1986, Brigitte Macron n’avait pas encore eu le temps de devenir une figure locale.
Perdante, sa liste n’a pas recueilli assez de voix pour que la prof’ de français entre au conseil municipal. Jean-Paul Debes, qui était candidat sur la même liste, a précisé que cette défaite avait laissé un goût amer à celle qui est aujourd’hui Première dame : « Ça l’a emmerdée de perdre les élections, elle y croyait vraiment », a-t-il confié. Vingt-huit ans plus tard, ça a finalement marché.
source: Voici