Rio de Janeiro (AFP)
La police brésilienne a interpellé vendredi un ex-dirigeant de Petrobras soupçonné de malversations dans le cadre de l’acquisition de puits de pétrole au Bénin, énième rebondissement du méga-scandale de corruption qui secoue le Brésil.
« L’enquête porte sur des opérations complexes au sujet de l’acquisition par Petrobras de droits d’exploration de pétrole au Bénin (…) ayant donné lieu à des versements indus à un ex-dirigeant de l’entreprise », identifié comme Pedro Augusto Cortes Xavier Bastos, a indiqué la police fédérale dans un communiqué.
Les procureurs ont aussi émis un mandat d’arrêt contre Augusto Ferreira dos Santos, ex-propriétaire de la banque BVA, entrée en faillite en 2014, mais la police ne l’a pas trouvé à son domicile.Selon le site d’informations G1, il devrait se présenter aux autorités dans l’après-midi.
Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir reçu 5,5 millions de dollars (4,9 millions d’euros) de pots-de-vins de la Compagnie Béninoise des Hydrocarbures (CBH), affirment les enquêteurs.
Ils répondent entre autres à des accusations de corruption, fraude d’appels d’offre et blanchiment d’argent.
Au total, sept personnes auraient reçu des dessous-de-table à hauteur de 7 millions de dollars (6,2 millions d’euros) de 2011 à 2014 sur des comptes en Suisse et aux États-Unis.
Le procureur Carlos Fernando dos Santos Lima a expliqué en conférence de presse à Curitiba (Sud) qu’ »une partie de ces versements était certainement destinée à Eduardo Cunha », ancien président de la chambre des députés, aujourd’hui en prison pour son implication dans le cadre du scandale de corruption Petrobras.
Eduardo Cunha est au cœur de la crise politique qui secoue le Brésil depuis une semaine, éclaboussant directement le président Michel Temer, visé par une enquête pour corruption passive et entrave à la justice.
Le scandale a éclaté le 17 mai, quand le journal O Globo a révélé un enregistrement dans lequel le chef d’État semble donner son accord pour le versement de pots-de-vins afin d’acheter le silence de M. Cunha.
Les interpellations de vendredi, auxquelles s’ajoutent huit mandats de perquisition, constituent la 41e phase de l’opération « Lavage express », enquête tentaculaire qui a mis un évidence un vaste réseau de détournement de fonds ayant coûté deux milliards de dollars (1,7 milliards d’euros) à Petrobras.
Cette phase est intitulée « Puits sec », « en raison des résultats négatifs de l’investissement (…) dans l’acquisition des droits d’exploration des puits de pétrole au Bénin », explique le communiqué de la police fédérale.
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