Conséquence du boycott de la Transgambienne par le syndicat sénégalais des transports routiers, la Gambie connait des coupures d’électricité sans précédent, faute de fuel pour alimenter correctement les centrales de Kotou, de Brikama et de Basse. Dans la zone du Grand Banjul (Greater Banjul Area) et à Brikama, le courant est devenu une denrée plus que rare.
A la centrale électrique de Brikama, seuls deux groupes sur les cinq que compte l’installation, fonctionnent par intermittence. Car les deux groupes ne tournent que pendant quatre heures et sont à l’arrêt pendant huit heures avant de reprendre encore leur marche pour quatre nouvelles heures, et ainsi de suite. Idem pour la centrale de Kotu où le générateur principal G11 tourne seulement quatre heures par jour occasionnant des perturbations graves sur la production. A Basse où le courant était déjà rationné en période « normale », la situation est pire.
NAWEC, la Société nationale gambienne de production et de distribution d’électricité et d’eau s’est fendu ce mercredi d’un communiqué pour expliquer que les perturbations dans distribution de l’électricité sont causées par une panne du système électronique des cartes de compteurs prépayées « Cash power ». Le communiqué promet que tout va rentrer dans l’ordre dans de brefs délais.
Une explication qui peine à convaincre les utilisateurs de l’électricité qui sont au courant des problèmes de la NAWEC à fournir ses centrales en fuel. En effet, trois citernes louées par la société pour aller s’approvisionner en fuel au Sénégal ont tout simplement terminé, mardi, leur trajet à Amdalai, à la frontière avec le Sénégal où les transporteurs sénégalais se sont opposés à leur passage. Les camionneurs gambiens n’ont pu convaincre leurs homologues sénégalais de les laisser passer pour cause de situation d’urgence. Une source parmi les chauffeurs sénégalais indique que le même argument a été retourné aux gambiens à qui il a été rappelé que nombreuses ont été les fois où les camions sénégalais en situation d’urgence furent bloqués sans état d’âme à Farafenni ou à Barra.
Pour rappel, le syndicat des transports routiers du Sénégal boycotte la Transgambienne pour protester contre une augmentation des frais de passage de Farafenni et Barra qui passent de 4000 francs CFA à 400000 francs CFA. Une situation qui met en difficulté l’approvisionnement de l’unité de stockage d’hydrocarbures de Mandinary à partir de laquelle se ravitaillent les centrales de Brikama et de Kotu.
Privé de réexportation et frappé par un lourd déficit budgétaire avec des caisses de l’Etat dépourvue de devises étrangères suffisantes, l’économie gambienne sous perfusion ne permet plus le luxe d’une importation de tankers de fuel vers Mandinary.
DakarFlash