Dakar, le 14 Janvier 2019 A son Excellence l’Ambassadeur, Doyen du Corps Diplomatique accrédité au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur de France au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur du Royaume Uni au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur des USA au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur du Canada au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur, le Représentant de l’Union Européenne au Sénégal
A son Excellence l’Ambassadeur, Le Représentant de l’Union Africaine au Sénégal
Excellences, Par cette correspondance, nous avons le plaisir de vous présenter nos compliments ainsi que nos vœux les meilleurs pour ce nouvel an. Nous avons estimé devoir vous informer des manquements graves relevés lors de la vérification des parrainages par le Conseil Constitutionnel. Ces manquements flagrants doivent être connus des amis et partenaires du Sénégal afin qu’ils interviennent d’urgence auprès des autorités.
1. Des doublons relevés par le Conseil Constitutionnel. Pourtant, ce dernier sait que les candidats ne disposent d’aucune base référentielle, ni d’aucun procédé permettant de savoir que tel parrain a déjà parrainé tel autre candidat. N’était-il pas plus logique de fournir aux candidats un logiciel qui rejette automatiquement tout doublon ? Le plus injuste est que, le candidat abusé est sanctionné par l’annulation des parrainages litigieux alors que le parrain fautif n’est pas inquiété.
2. Des incohérences entre les fiches déposées et celles rendues. En effet, les fiches que le Conseil Constitutionnel a retournées à notre mouvement « Gueum Sa Bopp » comportent des numéros de carte à 7 chiffres alors que celles déposées comptaient 9 chiffres. Cet état de fait est facilement vérifiable à l’aide de la version physique des fiches transmises. Incontestablement, une main délictuelle a falsifié les données déposées par notre mouvement ; il est curieux que le Conseil Constitutionnel ne s’en est pas rendu compte.
3. Des parrains rejetés au motif qu’ils ne sont pas électeurs. Cette incongruité est d’une gravité extrême et risque de remettre en cause définitivement la crédibilité de la justice sénégalaise. En effet, ces parrainages rejetés pour motif de « non électeurs » correspondent à des personnes parfaitement identifiables, joignables au téléphone et dotées de cartes d’électeurs retirées auprès des instances régulièrement créées par le ministère de l’intérieur. En rejetant ces parrains, le Conseil Constitutionnel insinue qu’il existe une organisation autre que la DAF qui fabrique de fausses cartes d’électeurs au Sénégal.
4. Des manquements confirmés par les observateurs de la société civile. A l’occasion d’une conférence de presse tenue le lundi 07 février 2019, les observateurs de la société civile ont souligné l’absence de référent à la disposition des candidats pour la collecte des parrains de même que l’opacité du logiciel qui a entrainé le rejet de nombreux parrains.
5. Des « rejets non régularisables » dans le dessein d’écarter des candidats gênants face au candidat Macky Sall. Pourquoi ces rejets ne sont-ils pas régularisables ? Pourquoi le mouvement « Gueum Sa Bopp » n’est-il pas autorisé à remplacer les rejets à partir de son stock de plus de 794 000 parrains attestés par huissier ? Est-il juste de rejeter, sur des bases aussi légères, des candidats à une élection présidentielle, qui ont mis tant de moyens, d’énergie et de temps, pour collecter des parrains ? Le Conseil Constitutionnel et le Ministère de l’Intérieur ne devraient-ils pas accompagner les candidats au lieu de leur tendre des pièges ? Face à de tels manquements, nous demandons l’annulation des opérations de vérification, manifestement inexactes, effectuées par le Conseil Constitutionnel. « Gueum Sa Bopp » a vulgarisé les preuves irréfutables des manipulations imputables au Conseil Constitutionnel. Au-delà de l’injustice créée contre le mouvement « Gueum Sa Bopp » et son candidat, c’est l’image du Sénégal qui est ternie à travers ces manœuvres politiciennes qui s’invitent dans une procédure judiciaire. Nous appelons votre attention sur la décision prise par les candidats injustement recalés d’aller jusqu’au bout pour que l’équité et la neutralité des juges soient effectives. « Gueum Sa Bopp » n’accepte pas cette forfaiture et a déjà sonné la mobilisation pour barrer la route aux ennemis de la démocratie. Connaissant l’importance que vous accordez à la démocratie et à la transparence de tout processus électoral, nous vous prions de mesurer la gravité de la situation, ainsi que les risques de chaos qui guettent le Sénégal à la veille de cette présidentielle.
En vous remerciant de votre précieuse attention, nous vous prions d’agréer, Excellences, l’expression de notre parfaite considération.
Le Président du Mouvement Gueum Sa Bopp BOUGANE GUEYE DANY