A – Qui doit procéder au grand lavage ?
Avant de pouvoir faire la prière (Taxawal diouli), le musulman doit s’être purifié de toute souillure dite majeure (sobé bu mag) :
– après des rapports sexuels,
– après un rêve « mouillé »,
– après les menstrues (règles),
– après les lochies (pertes de sang après accouchement),
– lorsqu’un non musulman se convertit à l’islam, etc…
Aucune prière n’est considérée comme valable, si la personne qui l’effectue est passée par une des circonstances ci-dessus sans s’en être purifiée (sangu sett).
Par exemple, un musulman qui n’avait pas l’habitude de prier, ni de se « laver » comme l’exige sa religion et qui décide de commencer (ou de recommencer) à prier, ne peut pas procéder à des ablutions simples et se mettre à faire la prière (comme si de rien n’était).
Il doit d’abord se purifier (par un grand lavage), puis faire ses ablutions normales pour pouvoir être en condition de faire la prière.
B – Comment faire le grand lavage ?
Le principe est de laver tout son corps en se frottant des cheveux à la plante des pieds avec de l’eau « pure », en passant par tous les «coins» et «recoins».
Une eau pure au sens islamique veut dire une eau :
•- sans saveur (goût),
•- sans odeur,
•- sans couleur.
A moins qu’une de ces caractéristiques (ou toutes) ne soit intrinsèquement liée à l’eau qu’on veut utiliser.
Ex : l’eau de la mer ou une eau boueuse (marécage). Ces eaux peuvent servir au lavage et à l’ablution.
Souvent, les femmes, pour ne pas « gâter » leur coiffure, lavent tout leur corps en excluant la tête ou les cheveux, ou le cuir chevelu. La prière de ces femmes (et des hommes qui ont le même comportement) n’est pas valable. En effet, le Prophète (Paix Sur Lui) a dit :
•- «Tout partie non lavée sera purifiée par le feu ».
•- « Malheur aux talons (non lavés intégralement) ; qu’ils redoutent le feu de l’enfer ».
C’est pourquoi le vernis à ongle (« émail») empêche d’avoir des ablutions correctes en ce que l’eau ne peut atteindre une partie des doigts (les ongles notamment).
Les mèches empêchent également l’eau de toucher les cheveux et posent ainsi le même problème que le vernis. Par conséquent une femme qui porte des mèches ou qui met du vernis sur ses ongles court un risque dont on peut se demander si le plaisir ou le bénéfice qu’elle en attend en vaut la peine.
Procédure
•- Nourrir l’intention de procéder au Grand Lavage
En ouoloff, cela donne : «Yalla, mangui fass yeene sangu sett nguir yeukeuti sobé bu mag bi nek ci sama yaram nguir daganal diouli farata ci mane» (Seigneur, j’ai l’intention de me purifier de la souillure majeure qui est sur moi afin que je puisse être en condition d’accomplir les prières obligatoires).
A partir de là, 2 possibilités :
* une façon très simple (grande et petite ablution séparées)
+ on lave les parties du corps souillées (khobeekou) (les parties génitales en particulier, ainsi que toute autre partie concernée).
+ on se lave de A à Z, de haut en bas en se frottant tout le corps sans aucun ordre prédéterminé. Veiller à tout mouiller (en se frottant). A ce moment, l’islam vous considère comme étant purifié. Mais pour pouvoir prier, il faudra faire la petite ablution.
* Grande et petite ablution intégrées
+ laver toutes les parties du corps souillées (khobeekou)
+ procéder à la petite ablution, c’est à dire :
– laver ses mains 3 fois (sunna),
– se nettoyer la bouche 3 fois (sunna),
– se « moucher » 3 fois (sunna),
– se laver le visage 3 fois (farata),
– laver les avant bras droit puis gauche, en prolongeant le lavage aux mains (à nouveau) 3 fois (farata),
– se laver la tête à fond 3 fois, en nettoyant à fond les cheveux ainsi que le cuir chevelu. Ce qui n’est possible que si on n’a pas mis des mèches.
Remarque :
Ce lavage de la tête n’aurait pas été nécessaire si ce n’était le cadre du grand lavage.
En ablutions simples ordinaires, il faut se mouiller les mains sans retenir l’eau et les passer sur les cheveux en « aller et retour » 1 fois simplement. L’aller est un acte farata tandis que le retour est un acte sunna. On appelle cet aller-retour « massa sa bop » par opposition à rakhass (en ouoloff) :
– se nettoyer les oreilles : masaa (sounna),
– laver ses pieds droit puis gauche jusqu’aux chevilles incluses (farata).
a) Le lavage des différents membres doit se faire en frottant (rague).
b) Les ablutions doivent être faites d’un trait, sans interruption. On considère qu’il y a interruption des ablutions si les membres lavés (ou un des membres lavés) s’asséchaient au cours de la « suspension » (par exemple répondre au téléphone, aller ouvrir la porte à quelqu’un, etc… alors qu’on est en pleine ablution).
* Une fois la petite ablution terminée, on lave à grande eau tout son corps :
– on lave le côté droit de la tête aux pieds (sans savon),
– puis le côté gauche,
– puis le dos jusqu’en bas,
– et enfin devant (poitrine) jusqu’en bas.
Cela en évitant de toucher son sexe avec la paume de sa main (pour l’homme) et d’introduire les doigts dans son vagin pour la femme. En effet, ces parties génitales avaient été lavées lors de l’étape dite KHOBBEEKOU au début du lavage.
Remarque :
Nous avions souligné que tous les « coins » et « recoins» devaient être mouillés (et nettoyés bien entendu). Il faut donc nettoyer aussi au cours du lavage, l’anus. Pour ce faire, s’accroupir comme si on allait aux selles, et laver de manière à atteindre les bourrelets.
Le nombril doit être nettoyé également à fond.
Lorsqu’on a terminé, on est prêt pour la prière. Il n’est pas besoin de refaire la petite ablution pour faire la prière.
Attention : Qu’est-ce qui peut gâter les ablutions ?
– uriner, aller aux selles,
– sortir du vent (péter),
– toucher son sexe avec la paume de sa main (pour un homme),
– introduire son doigt dans son vagin (pour une femme),
– avoir un doute sur la « validité » de ses ablutions,
etc…
Ainsi, si par exemple au cours du lavage, un homme a touché son sexe avec la paume de sa main, le grand lavage n’est pas gâté, mais il faut refaire la petite ablution avant de pouvoir prier.
De même si on se met à douter d’avoir ses ablutions ou non, il faut obligatoirement les refaire ; à moins qu’on soit atteint d’un « scrupule maladif » qui vous fait douter en permanence. A ce moment là c’est l’influence de Satan et vous devez prier sans avoir à renouveler vos ablutions.
Une femme qui a effectué le grand lavage après des rapports sexuels et qui, bien après, voit s’écouler d’elle du sperme, ne refait pas son grand lavage. Elle se nettoie tout simplement et procède à des ablutions simples si elle veut prier. Bien entendu, elle se débarrassera de son « dessous » ou des ces habits en cas de souillure par ces « pertes ».