Dans la nuit de mardi à mercredi, Boko Haram a diffusé une nouvelle vidéo, dans laquelle son commandant Abubakar Shekau ne figure pas. Une absence qui donne du crédit à l’armée nigériane, qui affirme l’avoir grièvement blessé lors d’un bombardement.
Le groupe terroriste nigérian Boko Haram a publié une nouvelle vidéo dans la nuit de mardi 13 à mercredi 14 septembre, sans que son commandant Abubakar shekau n’y figure. Cette absence donne du crédit à l’armée nigériane, qui affirme l’avoir grièvement blessé lors d’un bombardement.
L’enregistrement de 13 minutes posté sur YouTube montre un homme dans un long kamis blanc, vraisemblablement un imam, qui préside les prières de l’Aïd devant des centaines de villageois amaigris ainsi que devant des enfants, présentés comme des soutiens aux terroristes.
Un autre commandant, un sabre dans les mains et entouré d’hommes en armes, conduit la foule, affirmant qu’il représente la faction de Shekau, mis à l’écart début août par le groupe État Islamique (EI), auquel Boko Haram avait prêté allégeance en mars 2015.
« Mes frères, aujourd’hui nous célébrons l’Aïd […] dans le califat islamique sous le contrôle d’Abubakar Shekau, qu’Allah le protège », prêche le même homme dans une mosquée cette fois.
« Ni reddition, ni capitulation »
L’homme sur la vidéo a ensuite visé directement le gouvernement de Mouhamadou Buhari, promettant que le mouvement jihadiste ne se rendrait jamais malgré les opérations militaires en cours dans le nord-est du pays. « Ni reddition, ni capitulation », lance-t-il.
Le 23 août, l’armée nigériane a annoncé que Shekau avait été « mortellement blessé », avant de se raviser et d’assurer qu’il avait été « très grièvement blessé à l’épaule » dans un raid aérien, qui a tué plusieurs commandants de Boko Haram.
Plus tôt dans le mois, le 2 août, l’Ei avait nommé Abou Mosab al-Barnaoui, le fils du fondateur du mouvement Mouhammed Yissuf, comme nouveau commandant de Boko Haram.
Lancée en 2009, l’insurrection de Boko Haram a fait 20 000 morts, 2,6 millions de déplacés et plusieurs milliers de personnes ont été enlevées par le groupe. La situation humanitaire dans l’État du Borno (nord-est) est catastrophique, plus de 50 000 enfants risquant de mourir de faim d’ici la fin de l’année, selon l’Unicef.
Avec AfP.