Les prisonniers de la maison d’arrêt de Rebeuss ont reçu un don de 100 matelas et 20 ventilateurs offerts par l’Union des magistrats du Sénégal.
A cette occasion, la directrice de la prison de Rebeuss, Agnès Ndiogoye, qui a commencé son discours par des salutations, a remercié et magnifié ce geste noble de la part de ces juristes qui œuvrent pour le social.
Selon Souleymane Téliko, le président de l’Union des magistrats : « nous sommes des frères et des sœurs et c’est dans notre obligation de nous entre-aider dans une société. Car, nous ne sommes pas juste là pour infliger des peines. En plus des longues détentions qui ne nous arrangent pas, il y’a aussi les audiences qui se terminent à des heures tardives.
Un des détenus qui est en instruction depuis 2011 s’est prononcé : « Nous vous remercions et nous sommes très contents de cet acte. Et nous sollicitons vraiment qu’on nous vienne en aide en ce qui concerne les mandats de dépôt et les longues peines car les prisons sont pleines. Faisant rire toute l’assistance, un autre co détenu renchérit, l’ambition d’un prisonnier, c’est de quitter les liens de la détention. Et quand nous avions vu Agnès qui venait vers nous ce matin, nous avions pensé qu’elle allait nous dire que vous êtes tous libres.
Fatou Bintou, chargée des affaires sociales de l’Union des magistrats du Sénégal, a commencé par la visite des prisons, et en premier lieu celui de Rebeuss. Par ce geste, les magistrats veulent prouver qu’ils ne sont pas là seulement pour infliger des peines, mais qu’ils sont par ailleurs sensibles aux conditions d’incarcération des détenus.
Pour la question des longues détentions et des mandats de dépôt, le juge Téliko d’ajouter : « pour cette question comme pour toutes les autres, la démarche de l’Ums est une démarche qui doit être constructive. C’est-à-dire poser le débat et réfléchir ensemble avec tous les acteurs concernés et proposer des solutions. Nous avons déjà fait la même chose avec la question de l’indépendance de la justice. Et nous allons en faire de même avec toutes les autres questions y compris la question des longues détentions. Le moment venu, vous serez informez des activités de l’Ums.
Sur la question de l’indépendance de la justice « ce n’est pas une interpellation de la seule Ums, mais plutôt une réaction par rapport aux propositions faites par l’Ums. Et je précise qu’elles ne sont pas faites uniquement par l’Ums mais qui ont été faites par l’Ums et validées par d’autres acteurs, notamment les professeurs d’université, les avocats et tous les autres qui ont participé au colloque. Notre devoir sur cette question c’était de faire des propositions. Nous avons tenu un colloque et identifié les difficultés et nous avons fait des propositions concrètes qui, de notre point de vue, sont de nature à renforcer l’indépendance de la justice. Nous avons déposé les actes du colloque sur la table du ministre et maintenant nous attendons. La balle est dans le camp des autorités. L’Ums est bien entendu prête pour une discussion avec le chef de l’Etat. Et notre crédo, c’est le dialogue. Et la justice doit se construire sur le dialogue et la concertation. C’est pourquoi nous avons tenu ce colloque en rapport avec tous les autres acteurs. Et nous avons pris le soin d’inviter les services du ministère à participer au colloque, ce qu’ils ont fait d’ailleurs. Il y’a une concertation comme je vous l’ai dit, car le colloque a réuni tous les acteurs susceptibles d’être intéressés par cette question. Et pas simplement les magistrats, car il y’avait les avocats, les professeurs d’université, les huissiers et les représentants des notaires etc… Et cela a été un dialogue inclusif.
Maintenant, les conclusions ont été déposées comme je l’ai dit sur la table du ministre et nous attendons donc la réaction de la chancellerie…»
Dakaractu