Barthélemy Dias a un sacré client en la personne de Me Moussa Diop qui est décidé d’aller jusqu’au bout dans le volet judiciaire relatif au terrain vendu à l’Apr. Le directeur général de Dakar dem dikk explique aussi dans cet entretien les pertes de la société causées par la pandémie du Covid-19. Macky2012, déclaration de patrimoine, son parti…, le leader d’Alternative générationnelle/Jotna ne dévie pas de son itinéraire.
Le procès vous opposant au maire de Mermoz-Sacré Cœur a été renvoyé au 25 août prochain. Qu’attendez-vous de l’issue ?
J’ai suivi une formation de juriste. C’est le droit qui dit que lorsque vous êtes offensé, diffamé, injurié, au lieu de régler le problème par vous-même, il faut aller vers la justice. C’est ce que la société Dakar dem dikk a fait. En ma qualité de directeur général, j’ai saisi le Tribunal. J’ai considéré que Barthélemy m’a injurié, diffamé et a procédé à la diffusion de fausses nouvelles sur la société Dakar dem dikk. Il s’agit de la cession du foncier autorisée par tous les organes compétents. Dakar dem dikk a vendu après expertise assermentée, par voie notariée assermentée, au juste prix de l’expert, dans la régularité. Il a dit que la vente a été faite au prix de 500 millions et que les états financiers de la société ne faisaient pas ressortir les traces de cette cession. Ce qui est faux. Je connais ce jeune Barthélemy Dias. Il adore le bruit, le tapage, la provocation. Malheureusement pour lui, ce qu’il faisait ailleurs ne passe pas avec moi. Il m’a traité d’escroc, de voleur et détourneur de deniers publics. Il a même dit que je ne vais jamais porter plainte. Depuis le 11 juillet, je lui ai servi une citation directe. Quand il m’injuriait, il disait qu’il était prêt. Maintenant qu’on l’a convoqué, il n’est plus prêt. C’est Barthélemy Dias lui-même qui a sollicité le renvoi. Le 25 août prochain, il viendra justifier ses propos. Depuis que je lui ai servi cette citation, il est devenu complètement anesthésié. Il ne parle plus.
Barthélemy Dias a brandi ce papier de la direction des Domaines sur la cession du foncier. Et selon lui, l’Etat loue, mais ne vend pas. Avez-vous respecté cette disposition ?
Quand on n’a pas le niveau du Bfem, on doit éviter certains débats très élevés. C’est par un accident de l’histoire qu’il est devenu maire avec la coalition Taxawu Dakar.
Barthélemy Dias a été élu en 2009 et réélu en 2014…
Je pèse bien mes mots. C’est par un accident de l’histoire qu’il est devenu maire. On va voir s’il va le redevenir. Pour le moment, nous sommes dans une affaire administrative avec une société anonyme. Il a cité l’hôpital Principal et l’hôpital Abass Ndao. Ce sont des établissements publics. Ils ne peuvent pas vendre ; c’est l’Etat qui vend. Dakar dem dikk n’est pas un établissement public, mais une société anonyme dont les statuts sont au Tribunal du commerce et au greffe de la Chambre de commerce. C’est le secteur privé et donc la société peut vendre ses biens. Nous avons cédé notre droit au bail. C’est prévu par la loi. S’il ne le sait pas en tant que maire, c’est grave. Nous avons les actes notariés. Il dit le contraire. Il disait que c’était 500 millions, mais on a prouvé que c’était 1 milliard. Nous avons sorti nos états financiers pour montrer que la transaction y était bien visible. A la longue, épuisé, Barthélemy Dias s’oriente vers ce qu’il sait faire de mieux : insulter. Avec Moussa Diop, ça ne passe pas.
Avez-vous sacrifié à votre déclaration de patrimoine ?
Oui, depuis avril 2015. J’ai pris fonction en août 2014, après avoir été nommé le 23 juillet. Il y avait obligation de déclarer son patrimoine. Je l’ai même publié. Je ne fais pas partie de ceux à qui le Président a fixé un ultimatum.
Est-ce que la coalition Macky2012 existe toujours ?
Bien sûr. C’est en raison de la pandémie que l’on ne voudrait pas faire de la politique politicienne. Nous travaillons à vaincre ce virus. Depuis le mois de septembre 2019, j’ai été porté à la tête de la coordination de Macky2012 à travers un vote démocratique. Il y a eu de la rébellion.
Justement, une frange de responsables vous a suspendu…
C’est une suspension fictive. Il est très facile de se mettre dans un bureau et faire un communiqué de presse avec l’en-tête de Macky2012 pour prononcer la suspension de Moussa Diop. Qui m’a suspendu ?
Il y a la députée Adji Mergane Kanouté et d’autres responsables…
Elle s’agite, mais elle a compris qu’elle racontait des contrevérités. Tout ce qu’ils ont dit, c’est par voie de communiqué de presse. Ils n’ont jamais fait de réunions ou de rassemblements ou des activités. Nous avons tenu une activité le 6 février dernier. Une télévision l’a retransmise en direct, avec tous les leaders de Macky2012. Sur les 30 organisations de Macky2012, 26 étaient présentes. Ce que font les deux tondus, celle que vous avez citée et le jeune Moustapha Diagne… Aujourd’hui, on ne les entend plus. La farce politique n’est pas payante.
Alternative générationnelle/Jotna va-t-elle participer aux prochaines Locales ?
Je n’ai pas eu la chance de participer aux dernières Locales parce que je n’étais pas présent. Je ne pouvais pas travailler à l’étranger et être candidat. Cela fait 6 ans que je sers mon pays et je souhaiterais vraiment participer à toutes les sphères de décision comme les mairies. Je n’ai plus d’arguments pour ne pas participer à des élections. Les dernières élections législatives de 2017, on n’a pas eu de député alors que ma formation politique défend de façon loyale le président de la République. Je fais des résultats au niveau de la société Dakar dem dikk, même si tout n’est pas rose. On n’a pas voulu polémiquer. Au Référendum, on était là. Ce n’est pas uniquement donner un poste de Dg à Moussa Diop et dire c’est bon. Je défends le Président là où beaucoup n’osent pas aller. Je le défends par loyauté. Quand vous êtes avec quelqu’un, ne le lui dites pas, montrez-lui ! Mais ce qui est clair et net, c’est que rien ne sera plus comme avant.
Cela veut dire quoi ?
Que nous n’allons plus travailler pour d’autres personnes. Je connais le Président Macky Sall. C’est lui qui a souhaité qu’on travaille ensemble.
Quel est l’impact de la pandémie du Covid-19 sur les activités de Dakar dem dikk ?
Il y a eu l’arrêt du transport interurbain. Tout le monde louait la naissance de Sénégal dem dikk qui a démocratisé le transport. Donc, il y a perte de recettes. Nous avons des bus qui font la navette entre l’aéroport de Diass et Dakar. Les frontières aériennes étant fermées, les bus étaient stationnés pour des raisons sanitaires. Afrique dem dikk, vision du chef de l’Etat, qui devait de faire de la Cedeao une réalité, en commençant par la Gambie, a arrêté. Les écoles ont été fermées, avec les universités. Nous avons pas mal de contrats avec les écoles. J’en viens au transport dans Dakar et sa banlieue. Le gouvernement a limité les places assises à 50%. Un bus fait 27 places et tout le reste était des places debout. On nous a imposé la moitié, c’est-à-dire 13 places. En temps normal, même si vous mettez 70 personnes dans le bus, vous perdez de l’argent parce que le tarif est figé depuis 1998. Ça, c’est le temps normal. Arrivé avec le temps anormal, et qu’on vous réduise également la charge, on est en train de vivre des moments difficiles. Dans l’urbain, Dakar dem dikk faisait 25 millions par jour. Je ne parle pas de Sénégal dem dikk et Afrique dem dikk.
Aujourd’hui, on se retrouve avec 7 et 8 millions par jour pour toutes nos activités. L’Etat a donné ce qu’il avait, 2 milliards 450 millions, dans le cadre du Plan de résilience économique et sociale. Ça ne comble pas le 1/5 de ce que nous subissons. Dakar dem dikk est l’une des sociétés qui n’ont touché à aucun salaire. En fermant Sénégal dem dikk et Afrique dem dikk, les gens sont restés chez eux. Quand on faisait du 50%, certains travaillaient le matin et non l’après-midi. Tous les 3 200 travailleurs de la société ont reçu intégralement leurs salaires. Pourtant, les charges sont là. Il faut acheter des masques, du gel pour le personnel. Nous sommes les premiers à acheter des thermo-flashs pour surveiller ceux qui entrent et sortent. C’est dur sur le plan financier. Nous avons le carburant à payer et personne ne nous fait de cadeaux. C’est la deuxième charge de l’entreprise. On a contracté avec des sociétés privées. Si on ne paie pas, on ne nous livre pas.
Comment en êtes-vous arrivé à ce que Dakar dem dikk soit interdite de passage sur le péage à cause de cette dette de 400 millions de francs Cfa que la société doit à Senac ?
Non, nous passons sur le péage. Sénégal dem dikk a repris ses activités interrégionales. Senac ne peut pas nous interdire de passer. C’est impossible ! L’Etat du Sénégal nous demande de vendre à 1 franc aux usagers. Le franc qui reste, l’Etat prend en charge de le reverser à la fin de l’année. C’est la compensation. Tout le monde s’offusque de la cherté du péage et c’est vrai. Mais c’est beaucoup plus pénible pour une société de service public qui fait du demi-tarif et à qui on applique sur le péage un plein tarif. On paie comme tout le monde, ce qui n’est pas normal. Nous avions des navettes qui quittaient Grand Yoff toutes les 30 minutes pour aller à l’Aibd. On a des véhicules qui passent par le péage pour aller en banlieue et dans les régions. Cela nous revenait à presque 37 millions par mois. Nous avons payé jusqu’à la période du Covid-19. Maintenant, le nouveau directeur général de Senac exige le paiement total de la dette. Il n’en a cure, fonctionne avec sa tête et se croit à Paris. C’est un ancien préfet.
On s’est rencontré. Je lui ai dit que la dette est une chose, mais que nous paierons ce que nous pouvons. Lorsque nous avons reçu l’accompagnement Covid de la part de l’Etat, le directeur de Senac voulait que je prenne tout l’argent pour lui donner. Mais on n’a pas que lui comme fournisseur. Je ne le ferai jamais et je lui ai fait comprendre qu’on n’est pas à Paris. J’ai démocratiquement partagé cela. Je lui ai proposé 100 millions tout de suite et 20 millions par mois. Il a refusé et veut être payé ici et maintenant. Il a mis l’affaire sur la place publique et en disant qu’il va saisir la justice. Mais j’attends d’être convoqué par le Tribunal. Je profite de l’occasion pour dire que les tarifs du péage doivent être revus. Je sais qu’il y a des négociations poussées avec l’Etat du Sénégal. C’est vrai que le contrat a été signé sous le régime du Président Wade, mais on doit le réviser. Les gens se croient tout permis au Sénégal en disant que le contrat ne peut être révisé. C’est le langage que tient ce préfet.