Bassins de rétention: Ces lieux de stock des eaux de pluie devenus des dépotoirs d’ordures

A quelque mois de la saison des pluies les sites habitués à l’inondation continuent de vivre ce calvaire. La plupart des bassins de rétention de la capitale sont transformés en dépôt d’ordures. Dans ce reportage de SeneNews.com, les populations nous font part de leurs peines quotidiennes. Les «trous» comme ils le nomment ont créé beaucoup de malheur à la place du résultat escompté. Les bassins qui devaient permettre de gérer ce flux en eau sont devenus des stocks d’ordures de tout genre créant des problèmes aux populations.

Dans la banlieue de Dakar, la saison des pluies est synonyme de peur. Ces populations se souviennent des derniers hivernages et des conséquences de ceux-là. Les bassins de retention d’eaux sont en outre de ce calvaire quotidien, à l’origine des pertes en vie humaine avec des maladies naissantes.

A Grand-Yoff, dans la banlieue proche des quartiers hupés comme Sicap et Sacré Cœur, les habitants fustigent le fait que les bassins sont érigés dans des zones dangereux qui connaissent une grande affluence avec notamment les enfants qui jouent près des dits bassins. Les gens ont du mal à vivre près de ces endroits, ici le bassin a été ouvert à côté de l’hôpital, de quoi provoquer la prolifération des moustiques, donc du paludisme.

Ce bassin se trouve sur la route de la fourrière, une zone que les chauffeurs et autres apprentis de véhicules connaissent très bien. A cause de l’obscurité qui y règne, les gens ont des problèmes pour traverser cette partie. L’endroit est dangereux puis qu’étant devenu un lieu pour appâter les honnêtes citoyens et où traitent les malfaiteurs. Il est ouvert au ciel et est sans protection pour les passants et les animaux qui rôdent autour.

Une commerçante non loin du site nous apprend qu’«ici les gens sont mobiles jusqu’à 18 heures, il n’est pas prudent de traverser la zone surtout pour les femmes non accompagnées. C’est devenu le fief pour les drogués et les agresseurs. L’endroit est mal éclairé la nuit donc nous nous rentrons tôt pour sauver notre vie».

Dans ce grand bidonville, les bassins et les zones de traitement des eaux usées de l’ONAS y sont fréquents. En allant vers les Maristes, un autre bassin se trouve à côté des populations. Et pourtant l’endroit a été bien clôturé par un barbelé de fer pour bloquer le passage aux animaux et aux enfants. Malgré cette protection certaines personnes ont dérobé une partie de la clôture. Ce bassin est devenu un dépotoir d’ordures pour les habitants.

Les gens tiennent leur lieu de commerce à côté des ordures et respirent la puanteur des eaux. A côté se trouve aussi un abattoir pour les porcs et un garage pour les voyageurs de la Casamance. L’endroit est appelé Bignona faisant référence  à une commune de la région de Ziguinchor.

Les travailleurs de l’abattoir viennent verser les eaux et les restes de porcs non consommables. Un transporteur nommé Gorgui Ndiaye de pester en disant: «nous sommes obligés de passer la journée dans cette atmosphère, ici nous ne respirons pas l’air pure. L’endroit devait être un réservoir pour l’eau de pluies mais le constat est que même en pleine saison sèche il y a toujours de l’eau et de la saleté. Les autorités ne font pas d’effort pour  mettre fin à cette situation. Les bassins ne doivent avoir de l’eau que pendant la saison des pluies, et ensuite cette eau doit être traitée pour un maraîchage». 

Les bassins de rétention d’eaux sont devenus un lieu de prolifération de moustiques. Encore pire, un endroit cauchemardesque pour les familles qui ont perdu leurs enfants. Dans la banlieue, les familles des victimes gardent encore en mémoire  les derniers jours de leurs enfants partis pour se baigner, une dernière fois, dans ces bassins devenus un casse-tête pour les populations.

 

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