Barth au juge: « Si ce jour je voulais tuer, j’en aurais tué plusieurs»

A la salle 4 du tribunal de Grande instance de Dakar se tient, depuis 10 heures, ce matin de mercredi 25 janvier 2017, le procès de l’affaire ‘’Ndiaga Diouf’’. A l’audience correctionnelle spéciale pour vider cette affaire, la salle a refusé du monde. Des militants libéraux à l’image d’Abdoulaye Faye et Oumar Sarr (responsables politiques) comme ceux venus soutenir Barthélémy Dias, tels que Khalifa Sall, MalicK Noël Seck, Thierno Bocoum, ont été de la partie. Et l’essentiel des questions avait trait aux armes à feu utilisées au jour du 22 décembre 2011, journée au cours de laquelle un nervi a été tué. Ndiaga Diouf s’appelait-il, a été atteint mortellement par un coup de feu tiré devant les locaux de la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur.

Etant un des présumés complices de Barthélémy Dias, Abib Dieng, agent de sécurité Mermoz-Sacré-Cœur, a été attrait pour complicité de coups et blessures volontaires (Cbv), détention illégale d’arme et complicité de coup mortel. Il lui est reproché d’avoir détenu une arme à feu. Lui, conteste et prétend qu’il avait entre ses mains un pistolet à plomb.

Sur Babacar Faye, agent municipal, 40 ans, pèsent les mêmes charges que celles retenues contre le sieur Dieng. Devant le juge, il affirme que son seul tort, c’est d’avoir volé au secours de M. Dias, son secrétaire général. Reconnu dans la vidéo comme étant l’homme qui encourageait Barth à attaquer, il a été filmé avec une arme à la main. M. Faye affirme que ce n’était pas une arme réelle, mais factice.

«Le commissaire, lui-même, savait qu’il était en danger comme moi»

Quant à Barthélémy Toye Dias, âgé de 42 ans, maire de Mermoz-Sacré-Cœur, il a été jugé pour les délits de coup mortel, Cbv, détention d’arme sans autorisation administrative. Après avoir précisé que la bagarre a duré plus de 45 minutes, il a déclaré avoir agi de la sorte pour se protéger.

«Je me sentais visé. Mon chauffeur m’a informé que des gens avaient encerclé les locaux de la mairie. J’ai trouvé sur place des éléments. Certains étaient encagoulés. Mais, ce qui m’a inquiété, c’est qu’il y avait deux d’entre eux qui avaient des ceinturons. J’avais la certitude qu’ils portaient des armes. Je savais aussi que c’étaient des nervis du Pds. Et comme aucun de mes agents de sécurité ne disposait d’arme à feu, me sentant tellement visé, je n’avais confiance qu’en moi-même», a confié M. Dias.

«Je savais que je pouvais être en situation de faiblesse. Je n’osais pas entrer dans mon bureau. Je craignais un guet-apens. Au moment où le commissaire me parlait, un groupe a fait mouvement vers nous. J’avais senti que le commissaire n’avait pas de moyens ni humain ni matériel pour disperser ces nervis du Pds. La bande semblait agir sous l’autorité de quelqu’un qui semblait être au-dessus du commissaire. Le commissaire, lui-même, savait qu’il était en danger comme moi. J’étais là en train de penser à ma vie et pas à autre chose. Et c’est après avoir entendu un coup de feu que j’ai répliqué», insiste Barth.

«Je n’ai pas tué, je ne suis pas un assassin»

Il poursuit : «Je n’ai pas pointé mon arme sur des individus, mais sur les pneus de leurs Pick-up. C’était un instinct de survie. Je n’étais pas dans une situation me permettant de réfléchir. J’ai sorti mes armes quand j’ai vu que le commissaire n’avait pas d’autorité sur ces gens-là. Et quand j’ai entendu un coup de feu, j’ignore où ça venait, j’ai reculé et j’ai commencé à tirer. Je n’ai pas tiré le premier coup de feu. J’avais un pistolet et une arme factice qui ne pouvait tuer personne. Je n’ai tiré qu’avec un 9 mm. C’est une arme qui n’est pas fatale au-delà de 50 mètres».

«Je n’ai pas tué. Je ne suis pas un assassin. Je ne peux pas dire où se trouvait Ndiaga Diouf, ce jour-là. Je n’ai visé personne et je n’ai vu personne tomber devant les locaux de la mairie. Si ce jour je voulais tuer, j’en aurais tué plusieurs. J’étais obligé de tirer sur certains et j’ai visé sur leurs postérieurs»,  a dit M. Dias

Ndiaga Diouf et les 3 blessés dont Cheikh Diop, Malick Thiombane et Boubacar Sy Doucouré ont été touchés par les mêmes types de balles tirées d’une même arme, a alors indiqué le parquet. Celui-ci a précisé que l’arme qui a tiré la balle mortelle était de type ‘’Wad cutter’’. La défense, elle, s’en offusque et affirme que cette arme est différente de celles trouvées chez Barth (laquelle) était réelle et de type Pt Taurus 17 (un pistolet 9 mm de 17 coups).

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