Dans le bruit et la fureur de la rhétorique anti-musulmane qui monte crescendo Outre-Atlantique, depuis l’attaque terroriste meurtrière de San Bernardino, la voix présidentielle de Barack Obama tente de s’élever au-dessus des cris d’orfraie des uns, et des cris de guerre des autres poussés contre l’islam, appelant à la plus grande vigilance mais aussi à savoir raison garder au profit de la concorde nationale.
Face aux pyromanes de la basse politique, dont Donald Trump est de loin le plus incendiaire, le président de la première puissance mondiale exhorte à ne pas succomber aux sirènes stridentes du populisme, et à ne pas tomber dans le piège de la division et de représailles islamophobes ravageuses tendu par l’ISIS.
Dans son allocution radiophonique hebdomadaire diffusée sur le site de la Maison Blanche, celui-ci a oscillé entre des recommandations de prudence adressées à ses concitoyens et la réaffirmation des valeurs américaines fondamentales, en saluant la fidélité de nombre de ses compatriotes, de toutes religions et sensibilités, à ces principes fondateurs gravés dans le marbre de la Constitution.
« Dans le sillage de l’horreur des attentats de Paris et de San Bernardino, je sais que beaucoup d’Américains se demandent ‘Qu’est-ce que je peux faire ?’. Tout d’abord, comme toujours, nous devons rester vigilants « , a-t-il déclaré en préambule, précisant : « Si vous voyez quelque chose qui vous semble suspect, signalez-le aussitôt aux forces de l’ordre. Au fil des années, nombre de complots terroristes ont été déjoués grâce à des citoyens qui ont alerté la police en temps et en heure.« (traduction Oumma).
Et de poursuivre : « Les terroristes comme ceux qui sont membres de l’Etat islamique aspirent à nous diviser et à ce que l’Amérique déclare la guerre à l’islam. Ils attisent les peurs, ils sèment le malheur et la mort, et tablent sur la montée de la haine anti-musulmans pour ensuite trouver de nouvelles recrues. Et tout comme les musulmans du monde entier réprouvent fermement ce grave dévoiement de l’islam à des fins politiques, nous devons nous aussi rejeter avec la dernière énergie le sectarisme et le racisme sous toutes ses formes. Je peux aussi le formuler ainsi : la recrudescence des préjugés et des discriminations à l’encontre de nos concitoyens musulmans fait le jeu de l’ISIS », a-t-il clamé.
Se félicitant que les « églises et les synagogues tendent la main aux mosquées locales et consolident les passerelles interreligieuses », l’homme fort de Washington qui amorce la fin de son deuxième et ultime mandat a rappelé avec force : « Nous sommes tous les enfants de Dieu et je me réjouis que des citoyens répondent à la propagation de la haine en témoignant leur gratitude à nos anciens combattants et vétérans de confession musulmane. »
Dans cette droite ligne, Barack Obama a également mis en lumière une réalité qui a fait sortir Donald Trump de ses gonds, avant que ce dernier ne soit envoyé au tapis par la réplique percutante de Muhammad Ali : « Certains de nos plus grands héros sportifs sont musulmans », a-t-il souligné, concluant sur une note d’espoir et en véritable père de la nation : « Les voix de la tolérance et de la compréhension se font entendre aujourd’hui, les Américains tendent la main à leurs amis, voisins et collègues de travail musulmans pour leur faire savoir que nous sommes ici les uns pour les autres. Voilà le message que je souhaite délivrer à nos compatriotes musulmans et qui, je l’espère, sera entendu par chacun d’eux. Nous faisons tous partie de la même famille américaine. Ce message essentiel, il incombe à chacun de nous de le transmettre, les parents à leurs enfants, les enseignants à leurs élèves, sans oublier les dirigeants et personnalités de la politique, de l’entreprise, du monde des affaires, des médias et du show-business.«