La photo était en ligne hier soir sur le site du journal gambien Freedown Newspaper : la photo de deux hommes qui tiennent une banderole sur laquelle on peut lire « Nous avons besoin de véritables réformes politiques ». D’après plusieurs sources, ils étaient quelques dizaines à oser crier : « sans réformes, pas d’élection ».
Profitant sans doute de l’absence du chef de l’Etat, ils ont pris par surprise les forces de l’ordre. La marche qui se déroulait dans le calme a été ensuite brutalement dispersée. Il y aurait eu plusieurs blessés et plusieurs personnes arrêtées.
Cette manifestation intervient une semaine après la nomination de Alieu Momar Njie, un proche du chef de l’Etat, à la tête de la commission electorale qui doit organiser la présidentielle du 1er décembre prochain. Yahya Jammeh est candidat.
Les manifestations sont extrêmement rares en Gambie. En avril de l’an 2000, une manifestation d’élèves avait été réprimée dans le sang.
« Nous ne savons pas exactement combien de personnes ont été arrêtées. Il faut craindre également que ces personnes soient accusées pour des faits qui n’ont rien à voir avec une manifestation pacifique de citoyens qui demandent des réformes, et qu’ils soient lourdement condamnés », déclare Seydi Gassama, d’Amnesty international Sénégal
.rfi