Au cours d’une table ronde initiée, le samedi 13 février 2016, à Dakar, par l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de l’Université Cheikh Anta Diop (ucad), dont le thème portait sur les difficultés liées à entrepreneuriat au Sénégal, Babacar Ngom et les autres animateurs sont revenus sur «les risques inhérents aux projets surtout pour quelqu’un qui démarre, les difficultés d’acquisition de financement et ceux liés aussi au commerce, à la fiscalité, au droit, à l’environnement. Nous avons abordé toutes ces questions-là, mais le plus important, c’est de les motiver et de les pousser à entreprendre, à prendre des risques, comme tout le monde ne peut pas être salarié. Tout le monde aussi ne peut pas être leader ou chef d’entreprise», a confié le président du groupe Sedima (Sénégalaise de distribution de matériels avicoles).
«L’Afrique est vraiment sur le départ. Tout le monde le dit. Tout le monde le sait. Et c’est une réalité. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Afrique. Il faudrait que la jeunesse s’implique dans entrepreneuriat en créant son business. C’est ce qu’on appelle l’auto-emploi : Essayez de développer pour que notre économie puisse profiter pleinement d’abord à nos compatriotes. Je pense que nous avons un rôle essentiel à jouer à ce niveau», a dit le président de la Sedima aux étudiants, lors de cette rencontre.
Reconnu aujourd’hui comme un self-made-man, M. Ngom garde encore au fond de lui les propos du milliardaire Nigerian, Aliko Dangote relatifs à la gestion de l’économie dans les pays francophones. «Nous avons entendu récemment la plainte que Dangote nous a lancée disant que dans leurs pays anglophones ce sont les fils du pays qui dirigent l’économie, mais chez nous, les francophones, ce sont plutôt les étrangers qui dirigent le pays».
Un fait qui semble l’avoir poussé à appeler les Sénégalais au patriotisme économique. «Je crois qu’il y a un réel besoin de transformation, de changement par la jeunesse, par nous tous d’ailleurs et de compréhension. Et de là, on va parler de patriotisme économique. Ce n’est pas un complexe d’en parler. Ce n’est pas gênant d’en parler. Nous devons en parler dans des cadres réfléchis. On doit réfléchir sur la stratégie, sur l’intelligence économique, sur où nous voulons aller, quelle est notre vision pour demain. Tout cela organisé de manière intelligente, nous devons pouvoir conduire notre développement», indique-t-il.
«On a vu Diallo Picc, là où il a commencé et là où il est arrivé. Il faut entreprendre. (…). Dans notre pays, tout est à construire. Les besoins en infrastructure, l’industrialisation, etc. sont tellement énormes ! Pour moi, il n’y a rien de tel que cultiver la terre. Nous africains devons produire ce que nous mangeons et manger ce que nous produisons», conclut-il.