Aymérou Gningue, le président du groupe parlementaire ’’Benno Bokk Yakaar’’ (BBY), répond à Ousmane Sonko, le leader de Pastef Les Patriotes. « Les commissions d’enquête parlementaire ont pour mission d’investiguer sur des sujets que le bureau aura préalablement autorisés, dit-il, dans un entretien avec Le Soleil. Quand on parle de détournement de deniers publics d’un montant de 94 milliards F CFA et que celui qui a porté l’accusation est un député, donc un collègue, représentant qualifié du peuple sénégalais, ça donne plus de relief à la gravité de telles dénonciations. A partir de cet instant, l’Assemblée a mis en place cette commission pour apporter la lumière sur la question. Les auditions et investigations que la commission a faites ont abouti à des conclusions qui seront portées à l’attention des députés dans une séance à huis clos. Seuls les députés pourront décider, de façon souveraine, de tout ou une partie du rapport qui sera rendu public. »
Le malheureux candidat à la présidentielle du 24 février 2019, Ousmane Sonko, montant au créneau, a accusé le régime en place de vouloir « noircir » son casier judiciaire en vue de l’écarter des prochaines joutes électorales. La réplique d’Aymérou Gningue : : « Il se prend pour ce qu’il n’est pas. L’Assemblée nationale a autre chose à faire que de convoquer une plénière pour sa personne ».
Face à la presse en août dernier, les membres de la commission d’enquête parlementaire avaient soutenu « qu’en l’état des investigations et des conclusions retenues, il n’y a pas eu de détournements de deniers publics ». Auditionné hier jeudi, 10 octobre, par le Doyen des juges d’instruction, l’opposant a maintenu ses accusations de détournements de deniers publics contre l’ex-Directeur des Domaines, Mamour Diallo.
Modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale
Dans un autre registre, le député a abordé l’autre point à l’ordre du jour de la plénière convoquée ce vendredi, 11 octobre. Aymérou Gningue explique : « Il est important pour une Assemblée nationale de procéder régulièrement à la modification de son règlement intérieur pour s’adapter aux évolutions politiques et socio-économiques de son environnement. (…) Aujourd’hui, avec les nouvelles réalités socio-économiques, il nous fallait revoir le nombre de commissions. »
Une autre raison, détaille le parlementaire : « Le contrôle des politiques publiques, inscrit dans la Constitution par le référendum de 2016 comme prérogative de l’Assemblée, nécessite la création de comités ad-hoc qui, sur des questions précises, pourront faire toutes investigations pour y apporter des réponses voire donner des orientations pouvant permettre au gouvernement d’optimiser les moyens mis à sa disposition ». Il précise, s’agissant de la proposition de loi agitée par un membre de la mouvance présidentielle, pour que les fonctionnaires radiés ne puissent pas se présenter à une élection présidentielle, « c’est une réflexion dans la corbeille. A ma connaissance, l’Assemblée nationale n’a pas pris cela en compte et n’a pas inscrit à l’ordre du jour une telle question ».