Avant la finale du 19 juillet, Algériens et Sénégalais se sont croisés à 22 reprises – la dernière fois pas plus tard que le 27 juin, lors du premier tour (victoire 1-0 des Verts). Et le bilan global est largement favorable aux Nord-Africains, avec 13 victoires, 5 nuls et 4 défaites.
Il y a deux façons de voir les choses, à l’aube de cette vingt-troisième confrontation entre l’Algérie et le Sénégal. Si on est né du côté d’Alger ou de Constantine, on se dit qu’il n’y a pas de raison que la tendance s’inverse, puisque depuis le 1er mai 1977 et un premier succès en amical (2-0), la roue tourne souvent dans même sens, ce que le match du 27 juin dernier (1-0, but de Belaïli) est venu confirmer (voir ici le résumé vidéo). Mais pour l’habitant de Dakar ou Saint-Louis, où on refuse de voir les statistiques comme une fatalité, on est prêt à oublier toutes les déconvenues du passé si jamais les choses devaient bien se finir pour l’équipe d’Aliou Cissé, vendredi soir.
La demi-finale de 1990 fatale aux Lions
Si l’Algérie est devenue championne d’Afrique, chez elle, en 1990, c’est parce qu’elle avait réussi à éliminer le Sénégal d’un certain Claude Le Roy, en demi-finale, par un frisquet jour de mars, le 12 exactement. Djamel Menad avait très vite ouvert le score (4e), mais les Algériens n’avaient pas savouré longtemps leur avantage, Abdelhakim Serrar ayant lui aussi marqué entre temps, mais pas dans le bon but (1-1, 20e). La délivrance interviendra seulement après l’heure de jeu, grâce à Djamel Aman (62e), libérant un stade du 5-Juillet extatique.
Depuis, les deux sélections ont pris l’habitude de se retrouver régulièrement : en matches amicaux, en qualifications pour la CAN (2-1, 4-0, en 1993) et de nouveau en phase finale. En 2015, à Malabo (Guinée équatoriale), les Fennecs avaient sèchement battu leur adversaire subsaharien (2-0), au premier tour, grâce à des buts de Mahrez et Bentaleb, éjectant les Lions de la Teranga de l’épreuve, et précipitant le départ d’Alain Giresse, en guerre ouverte avec une partie d’une presse sénégalaise qui avait alors franchi les limites de la correction. Deux ans plus tard à Franceville, le match nul (2-2, buts de Diop et Sow pour le Sénégal, contre un doublé de Slimani) sonnait cette fois le glas des espoirs algériens d’atteindre le second tour.
LE 21 AVRIL 2001, CISSÉ ET BELMADI S’AFFRONTENT, DIOUF FAIT LE SHOW
Il y eut d’autres confrontations épiques entre les deux équipes. Comme, par exemple, lors des qualifications pour la Coupe du monde 2002. Lors du dernier tour, elles se retrouvent dans la même poule en compagnie du Maroc, de la Namibie et de l’Égypte. Pour le match d’ouverture d’un groupe C plutôt épicé, le 16 juin 2000, Saïfi (27e) répond à l’ouverture du score de Diop (17e).
Mais lors du match retour, disputé le 21 avril 2001 dans un stade Léopold-Senghor en fusion, un certain El-Hadji Diouf inscrit un triplé (2e, 48e, 75e) qui rapproche un peu plus son équipe de sa première participation à une phase finale. Ce jour-là, sur la pelouse de Dakar, Aliou Cissé et Djamel Belmadi étaient titulaires dans leur équipe respective. Ils étaient alors loin d’imaginer que, plus de dix-huit ans plus tard, le destin les réunirait de nouveau. En 2008, les Fennecs avaient finalement pris leur revanche (0-1, 3-2), au deuxième tour qualificatif.
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