La Senac va encaisser au minimum 422 milliards CFA alors qu’elle n’a participé que pour 61 milliards CFA au financement. Elle va ainsi engranger 361 milliards CFA d’ici à 2039 sur la base d’hypothèses de recettes minimalistes. La convention de concession de l’autoroute à péage est inique pour les citoyens sénégalais et pour notre développement car elle met entre les mains d’étrangers d’importantes ressources qu’ils n’ont pas peiné à acquérir. S’il s’agissait d’un vrai B.O.T (Build, Operate and Transfer), nous pouvions comprendre. La Senac n’a que peu participer au financement et rafle tout.
Contrairement aux déclarations des dirigeants du groupe Eiffage, cette compagnie a un retour sur investissement de moins de 10 ans. En effet, l’autoroute génère actuellement un minimum de 14,5 milliards par an. Et c’est un minimum car nous avons calculé les recettes sur une médiane de 700 CFA par transaction. Alors que les tarifs varient entre 400 CFA et 2700 CFA.
L’Etat du Sénégal qui a participé pour 320 milliards CFA ne récoltera sur la période que 72 milliards CFA sous forme TVA.
En effet, L’Etat du Sénégal a injecté 193,5 milliards F CFA sur les 380,2 milliards du coût de l’infrastructure, alors que le concessionnaire a injecté 61 milliards F CFA. Le reste du financement est assuré par la Banque Mondiale (52,5 milliards, l’Agence Française de Développement (40 milliards) et la Banque Africaine de Développement (33,2 milliards). Ce sont des prêts qu’il va falloir rembourser.
Nos hypothèses de calcul sont basées sur les propres déclarations des dirigeants du concessionnaire. Lisez:
« Le niveau du trafic de l’autoroute à péage de Dakar a atteint en avril dernier 55.00 transactions par jour, équivalant à 44.000 voitures pour un gain de temps moyen d’une heure et demi, compte non tenu du millier d’emplois créés et des 200 millions de francs CFA mensuels versés à l’Etat par la SENAC SA, la société concessionnaire, a révélé son directeur opérationnel, Didier Payerne. « Comme une voiture peut payer plusieurs fois, on raisonne en termes de transactions. Pour ce mois-ci (avril 2014), on est à 55 000 transactions par jour. Ce qui est un bon chiffre et représente 44.000 véhicules réellement car, comme certaines voitures peuvent payer plus de deux fois, il y a plus de transactions que de véhicules », a-t-il déclaré dans une interview parue dans le numéro de mai du magazine Gouvernance. « Il faut aussi savoir que 20% de nos transactions se font par abonnement Rapido. Ce qui prouve que les gens restent fidèles.
Les transactions concernent des gens qui font principalement les trajets Dakar-banlieue et banlieue-Dakar pour leur travail », a signalé M. Payerne. »Ce sont ceux-là qu’on visait parce que tout le monde a compris que l’intérêt de l’autoroute à péage est d’échapper à la traversée de Rufisque et aux embouteillages sur la route nationale. Aujourd’hui, sur ce trajet, les automobilistes ont gagné une heure et demie », a-t-il soutenu. »
Déjà il y’a quelques semaines , votre site préféré s’alarmait du manque de sécurité des voitures et de leur passager face à l’absence de moyens de secours d’urgence le long du péage. Trois personnes furent carbonisées dans leur véhicule sans qu’aucun secours ne puisse leur être apportées.
Au moment où le chef de l’Etat évoque l’éventualité de faire réviser les tarifs à la baisse, il importe, a notre avis,de reconsidérer la concession qui est trop longue, mauvaise pour les deniers de l’Etat et nuisible pour les citoyens sénégalais.
Et nous savons que ces types de concession ruinent les Finances Publiques car il y’a des exonérations d’impôts sur le BIC et des exonérations douanières sur le matériel d’exploitation.
Pourtant et sur cette lancée, la Société financière internationale (SFI/IFC), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé, le 6 janvier dernier, avoir jouer un rôle d’arrangeur et de coordinateur global du financement privé du projet de l’extension de l’autoroute à péage qui desservira le futur aéroport international de Dakar. Suite à cette nouvelle opération, la participation de l’IFC au financement du projet, dont la réalisation a encore été confiée au groupe français Eiffage, s’élève à 26 millions d’euros sous forme de prêts senior et subordonné à long terme.
Des financements additionnels pour un montant d’environ 50 millions d’euros ont été apportés par la BOAD, la Banque africaine de développement et la CBAO, l’une des principales banques commerciales sénégalaises. Le coût global de ce projet, qui sera réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP), est estimé à près de 130 millions d’euros. (85 milliards CFA ). Ces prêts sont garantis par l’Etat du Sénégal donc comptabilisés dans la dette publique.