En quittant le ministère de la Culture qu’il a cédé à Abdou Latif Coulibaly, Mbagnick Ndiaye ne s’est pas « conformé » aux dispositions et procédures de passation et d’exécution des marchés publics ». C’est l’avis du cabinet KPMG, qui a audité au titre de la gestion 2016. Dans le rapport rendu public, sous couvert de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), l’auditeur révèle plusieurs cas de violations des règles élémentaires dans la passation des marchés publics.
«La Cellule de Passation des marchés n’a produit et transmis que deux (02) rapports trimestriels et le rapport annuel au titre de la gestion 2016, en violation de l’arrêté N°865 du 22 janvier 2015 relatif à l’organisation et au fonctionnement des cellules de passation des marchés des autorités contractantes. L’archivage des dossiers de marchés du Ministère de la Culture est peu satisfaisant du fait de l’absence de beaucoup de documents de marchés. De plus, la Cellule de Passation des marchés n’assure pas l’archivage des dossiers. En effet, chaque direction assure le classement de ses marchés à son niveau, en violation de l’arrêté n°00865 du 22 janvier 2015 relatif à l’organisation et au fonctionnement des Cellules de Passation des Marchés des autorités contractantes », note d’emblée le rapport.
Nébuleuse dans l’octroi des marchés.
Chez Mbagnick Ndiaye, il n’y a pas que l’archivage de documents qui pose problème. L’exécution des marchés en est une autre. « L’Acquisition de matériels d’impression et de gravure pour un montant global de 39 218 716 FCFA TTC attribué à OADEN SARL, le marché a été relancé en 2017. Il n’est toujours pas exécuté. Aucune procédure de résiliation de contrat n’a été entamée », note le rapport. C’est également le cas pour le marché relatif à l’acquisition de matériels pédagogiques et didactiques pour un montant global de 48 513 300 FCFA TTC attribué à HARMATTAN SENEGAL. Selon le rapport, une garantie de bonne exécution était prévue dans le contrat mais elle n’a jamais été réclamée au fournisseur.
Autres marchés, autres anomalies. Selon le rapport, le ministère de la Culture a attribué au cours de sa gestion 2016, un marché attribué à GIE Bamo, pour un montant de 14 450 000 FCFA. Ce dernier devait procéder au Montage de Podium et de matériels de spectacle pour l’Organisation de la Journée Mondiale du Théâtre. Il y a eu une absence de contrat, cahier de charges, et PV de réception.
Dans le cadre de ses activités, le ministère de la culture et de la communication a filé un marché d’un montant de 13 806 000 FCFA, attribuée à ETS Souley de Boubacar BA (ESB). Là également, il n’y a pas eu de contrat. Ces «violations » ont été constatés dans le marché relatif à la confection de décors de scène pour des productions artistiques, attribuée à GIE GSDE, pour un montant de 14 899 860 FCFA et celui de la fourniture et pose d’affiches attribuée à SEPT SEN, pour un montant de 13 688 000 FCFA.
Par ailleurs, le rapport indique que les demandes de renseignements de prix sur les nombreuses marchés n’ont pas été déchargées. Parmi elles, le rapport cite celle relative aux travaux de sécurisation du terrain affecté au Mémorial du Bateau, à la Réhabilitation des anciens locaux du Service de l’administration générale et de l’équipement à la maison de la Culture Douta Seck, attribuée à EXEL….