Papa Massata Diack par ci, Papa Massata Diack par là. Après les graves accusations dont il est l’objet, voilà une autre grosse affaire qui pourrait l’éclabousser dans les jours à venir. Pour l’attribution des jeux olympiques d’été de 2020, le Japon aurait effectué divers versements pour un montant total de 1,3 million d’euros (environ 1 milliard de francs Cfa) à la société Black Tidings, propriété de… Papa Massata Diack.
C’est le quotidien britannique « The Guardian » qui l’a affirmé dans son édition de mercredi dernier 11 mi 2016. Si cela se confirme, les accusations sur des pots-de-vin versés par le Japon pour remporter l’organisation des Jeux olympiques au détriment de la Turquie mettraient dans une position très inconfortable Massata Diack et surtout son père Lamine Diack, mis en examen depuis novembre dernier en France. Si retraite est synonyme de repos pour tout travailleur, pour Lamine Diack, cela sonne comme problèmes, difficultés… Et cette nouvelle affaire risque de l’anéantir s’il n’a pas un mental d’acier. En effet, les soupçons qui pesaient sur des cas de corruption pour l’attribution des Jeux Olympiques de Rio dans quelques semaines et de Tokyo en 2020 commencent à avoir une nouvelle tournure. Le journal britannique « The Guardian » a indiqué dans son édition de mercredi dernier, 11 mai que «parmi les transactions faisant l’objet de soupçons, figurent 1,3 million d’euros apparemment envoyés par les instances de la candidature de Tokyo ou des personnes agissant pour elles» vers un compte secret à Singapour. Selon le quotidien britannique, cette manne financière a été versée à la société Black Tidings de Papa Massata Diack.
Cette nouvelle enquête découle de celle ouverte par le parquet national financier français concernant l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). Selon les éléments de l’enquête sur l’attribution des Jeux révélés en mars, Lamine Diack soutenait dans un premier temps la candidature d’Istanbul pour les Jeux olympiques de 2020. Il aurait ensuite changé d’avis en même temps qu’un sponsor japonais signait un gros contrat avec l’IAAF.
Dans un communiqué publié jeudi 12 mai et repris par « lemonde.fr », le parquet national financier (Pnf) a précisé : «Au mois de décembre 2015, dans le cadre de l’affaire de corruption et de blanchiment relative à la dissimulation au sein de l’IAAF de cas de dopage d’athlètes russes, le PNF a été informé de deux mouvements financiers qui seraient intervenus aux mois de juillet et d’octobre 2013, représentant un montant total de 2,8 millions de dollars singapouriens [1,8 million d’euros au taux actuel], sous le libellé “Tokyo 2020 Olympic Game Bid”, en provenance d’un compte ouvert dans une banque japonaise, au profit de la société “Black Tidings” à Singapour. »
C’est à la suite de cette découverte que le parquet a ouvert, le 24 décembre 2015, « une information judiciaire contre personne non dénommée des chefs de corruption active, corruption passive, blanchiment aggravé, recel commis en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs afin de déterminer la nature des transactions précitées et de vérifier si des faits de corruption et de blanchiment auraient été commis à l’occasion du processus de désignation de la ville organisatrice des Jeux Olympiques 2020. »
Interrogé en conférence de presse, jeudi 12 mai, sur le sujet, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a affirmé que la campagne de candidature nippone avait été « propre ».
LE JAPON DEGAGE EN TOUCHE
« D’après ma compréhension des faits, le processus de candidature des Jeux olympiques de Tokyo 2020 a été réalisé de manière propre, a-t-il déclaré. (…) Le Japon répondra à toute éventuelle requête de la justice française », mais n’a pas l’intention d’interroger l’équipe de Tokyo 2020 à la suite de ces informations de presse. « Nous pensons que les Jeux ont été accordés à Tokyo parce que cette ville présentait la meilleure candidature », a pour sa part déclaré le porte-parole du comité d’organisation Tokyo 2020, Hikariko Ono.