Attention danger au Sénégal : Ces nouvelles maladies qui sévissent en Afrique

« CARNET DE SANTÉ ». Alors que le sida, le paludisme et la tuberculose font toujours des ravages, le continent doit faire face à la montée du diabète et de l’hypertension.

En Afrique, les maladies du XXIe siècle sont déjà là. Ce n’est pas le professeur Lamine Gueye, recteur de l’université Alioune-Diop de Bambey, qui dira le contraire. « Au Sénégal, les maladies cardiovasculaires sont devenues un véritable problème de santé publique, dit-il. Un quart des personnes de plus de 20 ans souffrent d’hypertension, tandis que le paludisme concerne désormais seulement 1 % de la population. L’hypertension est d’autant plus préoccupante qu’elle est méconnue par la population et rarement dépistée. Elle est diagnostiquée trop tard, lorsque des complications comme les attaques cérébrales sont déjà là. »Un patient souffrant de diabète accompagné par sa sœur dans un hôpital de Kinshasa, en République démocratique du Congo, en octobre 2006.

Présentation de la série « Carnet de santé »

Le Sénégal ne fait pas figure d’exception sur le continent. En effet, si les principales maladies mortelles demeurent les infections des voies respiratoires (101,8 morts pour 100 000 habitants), le VIH (76,8) et les maladies diarrhéiques (65 morts), elles sont désormais talonnées par les accidents vasculaires cérébraux (44,6) et les maladies cardiovasculaires (44,5). Ces maladies chroniques sont aujourd’hui responsables de plus de morts que le paludisme et la tuberculose, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais surtout, alors que la mortalité liée aux maladies transmissibles a enregistré une baisse significative entre 2000 et 2015 (– 66 % pour le paludisme, – 57 % pour le sida et – 52 % pour les maladies diarrhéiques), celle provoquée par des maladies non transmissibles, liées au mode de vie et à l’environnement, stagnent.

« Double fardeau »

Pour de nombreux observateurs, l’Afrique est en train de faire face à sa transition épidémiologique. C’est effectivement ce que montrent les statistiques. Aujourd’hui, un Africain de 30 à 70 ans a une probabilité de mourir de l’une des principales maladies non transmissibles (affections respiratoires chroniques, maladies cardiovasculaires, cancer et diabète) comparable à la tendance mondiale, soit 19,4 %, rappelle l’OMS. Pour autant, même si leur poids diminue, les maladies infectieuses sont loin d’être éliminées et continuent leurs ravages dans de nombreux pays : 26 millions de personnes vivent avec le VIH et 93 % des décès par paludisme sont enregistrés en Afrique.

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