Il n’y a pas eu d’exploit pour l’Atlético de Madrid, malgré une victoire 2-1 face au Real Madrid. Les Merengues joueront la finale face à la Juventus.
C’était la dernière rencontre européenne de l’histoire au Vicente Calderon, et l’Atlético de Madrid comptait bien marquer le coup face à son rival merengue. Après le cuisant 3-0 à l’aller, les Colchoneros étaient condamnés à l’exploit ce soir. Diego Simeone alignait un onze de gala, avec la présence de Giménez sur le couloit droit de la défense pour couvrir les diverses absences, pendant que Fernando Torres était préféré à Gameiro devant. Côté Merengue, Zidane optait aussi pour une composition assez classique, avec Isco, le joueur en forme du moment, toujours aligné dans le cœur du jeu. Varane formait lui la défense centrale avec Ramos.
L’Atlético démarrait très fort… Sur un centre de Carrasco, Koke coupait au premier poteau et obligeait déjà Navas à se montrer décisif (5e). Derrière, sur le corner, Torres manquait le cadre de peu de la tête (6e) ! Dans la foulée, c’était au tour d’Oblak de sortir une main providentielle, pour empêcher Casemiro d’ouvrir le score de la tête (7e). Mais c’est bien l’Atlético qui menait la danse, avec un Carrasco intenable devant ! Le Belge faisait des misères à Marcelo. Et les Colchoneros allaient bientôt être récompensés. Sur un corner botté par Koke, Saúl s’élevait au-dessus de tout le monde et propulsait le ballon au fond des filets de la tête (1-0, 12e). Et ce n’était pas terminé, puisque Varane fauchait Torres dans la surface. Griezmann, avec un peu de réussite, le transformait et donnait un avantage précieux aux siens (2-0, 16e).
Isco a encore ravi les supporters du Real Madrid
Les Rojiblancos étaient bien dans la rencontre et gérait parfaitement. Seulement, Isco allait doucher les hommes de Diego Simeone peu avant la pause. Benzema éliminait trois colchoneros, adressait un ballon en retrait à Kroos qui tirait à bout portant. Oblak sortait une parade miraculeuse, mais le ballon revenait dans les pieds d’Isco, qui l’envoyait au fond (2-1, 42e). Un véritable sceau d’eau froide sur la tête du Vicente Calderon. Au retour des vestiaires, on sentait bien que les locaux n’y croyaient plus vraiment, et c’est même le Real Madrid qui continuait de se procurer les situations les plus chaudes.
L’Atlético a tout de même eu quelques opportunités, comme ce double arrêt impressionnant de Navas sur Carrasco, puis sur Gameiro (66e) ! Griezmann enchaînait lui sur une demi-volée qui a encore forcé le Costaricien à intervenir (70e). De son côté, Benzema, de la tête, était proche de plier la rencontre (74e). Le score en est resté là, et malgré une pluie torrentielle, le Vicente Calderon était toujours là pour applaudir et soutenir son équipe. Le Real Madrid va disputer une nouvelle finale de Ligue des Champions, face à la Juventus…
L’homme du match : Isco (8) : qué jugador. Il se place tellement bien entre les lignes, c’est lui qui posait le plus de problèmes à la défense colchonera. Sa vista et sa technique ont fait des ravages, comme à l’aller. Il place une frappe (38e), avant de délivrer son équipe. Il est au bon endroit au bon moment après la frappe de Kroos pour pousser le ballon au fond des filets (42e). En seconde mi-temps il continue son récital, et arrive à frapper (55e), mais sans réussite. Match tout bonnement incroyable de l’international espagnol. Remplacé par Morata (87e).
Atlético de Madrid
Oblak (6,5) : encore une fois, le Slovène a réalisé quelques petits exploits sur sa ligne. Il sort ainsi une main décisive à 0-0 en début de partie, et même sur le but, il démarre par un premier arrêt spectaculaire. Il a dégagé énormément de sérénité tout au long de la partie. Bref, rien de surprenant pour celui qui est incontestablement un des meilleurs portiers du Vieux Continent.
Giménez (5,5) : défenseur central de métier, l’Uruguayen a été plutôt solide défensivement parlant sur son couloir, où Marcelo et les autres joueurs offensifs merengues l’ont peu mis en difficulté. Il est cependant lui aussi à blâmer sur la fameuse action de Benzema. Offensivement, c’était logiquement plus compliqué pour lui, qui n’a pas l’habitude de jouer sur un couloir. Thomas a pris sa place (56e), mais le Ghanéen a surtout dû défendre, et l’a plutôt bien fait, avec un tacle décisif sur Benzema par exemple (75e).
Diego Godín (6,5) : c’était son dernier match au Vicente Calderon ce soir, avec une saveur un peu amère probablement pour celui qui est le taulier de l’équipe depuis déjà bien des saisons. Lui aussi n’est pas exempt de tout reproche sur le premier but des Merengue, mais au-delà de ça, il a livré une prestation tout à fait satisfaisante, assumant son rôle de leader, lui qui haranguait sans cesse ses coéquipiers tout au long de la rencontre.
Savic (5,5) : prestation tout à fait honnête du Monténégrin, avec quelques interventions décisives, comme cette bonne tête notamment pour empêcher Cristiano Ronaldo de reprendre tout seul (40e). Seulement, même s’il n’est pas le seul responsable sur le but d’Isco, il laisse Karim Benzema filer ce qui mènera à la réduction du score dans la foulée (42e). Pas d’autre erreur à signaler au-delà de ça.
Filipe Luis (5,5) : le latéral brésilien a rendu une copie correcte. Sur les séquences défensives, il a fait le travail et n’a pratiquement perdu aucun duel, face à un Cristiano Ronaldo qu’on a peu vu ce soir. Toujours très propre dans ses transmissions vers l’avant, on attendait peut-être de le voir plus tranchant dans les derniers mètres, ce dont il a pourtant l’habitude. Peut-être une consigne de Simeone pour ne pas offrir des situations de contre-attaque au Real Madrid.
Gabi (6) : le capitaine rojiblanco a fait le boulot au milieu de terrain. Avec ses trois poumons, il a abattu un travail défensif conséquent et a récupéré bon nombre de ballons dans l’entrejeu. Il était en suite très propre dans les transmissions. On l’a peut-être parfois senti un peu trop agressif, mais il a réussir à se contrôler et à rester dans la rencontre. Un match très solide en somme, comme c’est habituel avec celui qui répond toujours présent dans les gros matchs.
Saúl (6,5) : il a mis les siens sur de bons rails dès le début. On l’a énormément vu dans les derniers mètres ce soir, lui qui est le milieu de terrain le plus porté vers l’offensive du club de la capitale. Il a été précieux pour Carrasco, qui s’est souvent appuyé sur lui pour combiner. Il s’est aussi beaucoup donné dans les labeurs défensifs, avec ce joli retour sur Marcelo notamment (30e). Une rencontre pleine pour le pur produit colchonero.
Koke (5) : prestation assez mitigée du milieu de terrain espagnol. Quand il a eu le ballon, il l’a plutôt bien utilisé, distillant de bons ballons à destination de ses joueurs offensifs. Mais il a justement été trop effacé sur la globalité de la partie, et son équipe l’a logiquement senti. Il a laissé sa place à Angel Correa (76e), qui n’a pas eu le temps de montrer grand chose.
Carrasco (7) : tout simplement intenable devant. Marcelo va encore en faire des cauchemars. L’ailier belge n’a cessé de déborder, de provoquer, de jouer les un contre un, et la plupart du temps, c’était réussi. C’est clairement lui qui a porté son équipe sur les épaules et qui a pris ses responsabilités en début de match. Il a peut-être été parfois un peu trop soliste, comme sur cette pénétration côté droit (6e), comme il a un peu disparu en deuxième période, mais on ne lui en tiendra pas rigueur tant il a mis le feu pendant les 45 premières minutes.
Griezmann (4) : on attendait plus du Français ce soir, qui a donc livré une prestation très décevante dans celle qui était la rencontre la plus importante de la saison pour son équipe. Il ne s’est procuré pratiquement aucune occasion et n’a pas fait de différences dans les derniers mètres, là où des coéquipiers comme Carrasco ont eux été au niveau escompté. Même s’il a eu un peu de réussite, il n’a pas tremblé lorsqu’il a fallu tirer le penalty du 2-0, seul point positif de sa rencontre.
Fernando Torres (5) : on peut dire que le choix de le préférer à Gameiro s’est avéré gagnant pour Diego Simeone. Le numéro 9 colchonero a énormément pesé sur la défense, lui qui s’est déchiré sur chaque ballon et qui enchaînait les appels dans le dos de l’arrière-garde merengue. Il était aussi un bon atout dans le jeu aérien. C’est lui qui provoque le penalty du deuxième but colchonero. Il a laissé sa place à Kevin Gameiro (56e), qui a, comme à son habitude, manqué de grosses occasions dans un gros match.
Real Madrid
Navas (7) : le gardien costaricien a commencé son match sous les frappes des Colchoneros. Il fait une énorme parade sur une frappe de Koke (5e). Mais quelques minutes plus tard, il se fait surprendre par Saúl Ñíguez sur corner (12e). Dans la foulée, il doit faire face à Griezmann sur penalty, et il se fait surprendre alors que la frappe du Français paraissait un peu ratée (16e). Après une période assez tranquille, il sauve les siens avec deux parades exceptionnelles coup sur coup devant Carrasco et Gameiro (66e). Après des débuts hésitants, il a rassuré tout le monde, gros match.
Danilo (5,5) : averti dès le début de la rencontre (4e), il a fait un match correct, sans plus. Offensivement il a été inexistant voire fantomatique. Défensivement il a plutôt réussi ce qu’il entreprenait. Il est l’auteur d’un tacle rageur dans sa surface de réparation devant Griezmann (79e). Il a bien suppléé Carvajal même si ce dernier est au-dessus.
Varane (4,5) : le défenseur français a fait une mauvaise entame de match, puisque c’est lui qui fait la faute sur Torres (15e), et qui permet à l’Atletico de mener de deux buts. Il paraissait fébrile dans les duels aériens, alors que c’est l’un de ses points forts habituellement.
Ramos (6,5) : c’est le capitaine de cette équipe, et quel capitaine. Il est averti très tôt dans le match (34e), ce qu’il l’a obligé à être vigilant tout au long de la rencontre. Cela ne l’a pas empêché d’être présent et de couper les passes des adversaires à de très nombreuses reprises. Que dire de son intervention devant Gameiro (77e). Au-delà de son grand niveau de jeu, il insuffle un esprit de révolte à tous ses coéquipiers.
Marcelo (6) : exceptionnel à l’aller, le Brésilien s’est fait complètement manger par Carrasco durant vingt minutes. Ce dernier le déborde à plusieurs reprises. Il s’est repris par la suite et a pu apporter offensivement notamment en combinant avec Benzema. Il a baissé le pied par la suite même s’il donne un amour de centre au Français (73e).
Modric (6) : le Croate était très nerveux en première mi-temps, mais cela ne l’empêche pas d’être au-dessus techniquement, comme en témoigne cette sublime sortie de balle (35e). Il a moins apporté offensivement que lors des derniers matches. Balle au pied, il est incroyable, avec 93% de passes réussies, et dans les petits espaces, c’est l’un des meilleurs.
Casemiro (6,5) : le milieu de terrain était le plus en vue au cœur du jeu. Il décale parfaitement ses coéquipiers, et distille des longues passes sur les ailes à merveille. Il fait une tête qui oblige Oblak à la parade (6e). Il effectue de bons retours, mais parfois trop agressif. Après un match plein, il cède sa place à Lucas Vazquez (76e).
Kroos (6) : c’était l’un des moins en jambes de son équipe. Il est toujours aussi juste dans ses transmissions, et il finit par être décisif. C’est lui qui frappe sur Oblak, qui remet sur directement sur Isco qui l’a met au fond (42e). En seconde mi-temps, il est monté en régime, notamment grâce à de bonnes interventions défensives.
Isco (8) : voir ci-dessus.
Benzema (7) : le Madrilène a fait un gros gros match. Rien à voir avec son match à l’aller. Le Français était présent dans les duels et il était tout aussi précis dans les transmissions. Il a dû beaucoup s’excentrer et combiner avec Marcelo. Sur le but d’Isco, c’est lui qui fait la différence d’un exploit individuel où il élimine trois joueurs adverses (42e). Il aurait pu marquer notamment grâce à une bonne tête qui passe de peu à côté (73e). Il est remplacé par Asensio (76e).
Cristiano Ronaldo (5,5) : on attendait le Portugais après son stratosphérique triplé lors du match aller, et il n’a pas vraiment eu le même rendement. Il a bien été bloqué par les défenseurs de Simeone. Il a beaucoup tenté, mais c’était trop imprécis pour qu’il marque son but (2e, 35e, 47e, 58e). Lors de la fin du match, le champion d’Europe 2016 jouait clairement pour marquer son but, sans réussite. Match moyen, mais on ne va pas lui en vouloir vu son match aller.
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