Depuis l’annonce de la cérémonie des Assises de la Justice qui se tiendra ce mardi 28 Mai au Centre International de Conférence Abdou Diouf la polémique s’est installée. Certains proches et anciens collaborateurs du président sortant Macky Sall ont vachement critiqué cette rencontre.
Après Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste (Ps) qui qualifie ce rendez-vous « de perte de temps », l’ancien parlementaire, Moustapha Diakhaté, préfère parler de «cirque populiste».
Ce dernier, très critique à l’endroit du nouveau régime, s’est illustré de façon acerbe, dans une tribune pour qualifier les Assises de la Justice d’un « attentat contre la République ». « Monsieur Diomaye Faye ignore manifestement qu’au Sénégal la Constitution désigne la Justice comme un pouvoir indépendant de l’exécutif et non comme une administration d’Etat. Notre charte fondamentale dispose que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des comptes et les Cours et Tribunaux », a précisé M.Diakhaté.
Il ajoute : « il est incongru voire gênant de devoir rappeler au Gardien de la Constitution que le Sénégal est une République dont le principe fondateur est la séparation des pouvoirs. Il ne peut dicter ce qu’ils doivent faire », charge l’ancien parlementaire. Pour lui, « la tâche de réformer et moderniser la justice incombe aux présidents du Conseil constitutionnel, de la Cour suprême et de la Cour des comptes et à la famille judiciaire ».
M. Diakhaté va plus loin en qualifiant ces Assises « d’insulte à la magistrature ». « En lus d’être une profanation de la Constitution, les Assises constituent une insulte à la magistrature et à toute la famille judiciaire en ce sens que le Président de la République a invité d’anciens détenus pour crimes parmi lesquels un des assassins de Me Babacar Sèye… ».
Moustapha Diakhaté invite, cependant, « l’Union des Magistrats du Senegal, l’Ordre des avocats et les syndicats de greffiers à exiger l’annulation de ce cirque populiste ». Car, pour lui, « la justice n’est pas une administration d’Etat mais un pouvoir indépendant ».