« Chasse le naturel, il revient au galop », dit-on. Ce dicton pourrait parfaitement s’appliquer aux députés de l’Assemblée nationale. En effet, malgré toute la volonté d’imprimer une rupture, de faire bonne figure et jouer pleinement leur rôle, les députés de la majorité comme de l’opposition ne peuvent s’empêcher de se montrer en spectacle. Et celui offert hier par les députés Abdou Lahad Seck Sadaga, Woré Sarr, Mberry Sylla et Serigne Bara Dolly Mbacké, est indigne de parlementaires qui se respectent.
Peu importe celui qui a attaqué en premier, la passe d’armes entre M. Seck et Mme Sarr était tout à fait malvenue. Ce, surtout qu’elle n’était pas destinée à défendre les intérêts des Sénégalais mais à s’attaquer ou à défendre un ancien Président qui n’est même pas au Sénégal. Des accusations de toutes sortes, qui n’ont rien à voir avec l’ordre du jour, qui ne rendent service ni au chef de l’Etat Macky Sall ni à Me Abdoulaye Wade, ne font que faire perdre un temps précieux aux travaux. Ce, si l’on sait qu’un député indexé a le droit de répondre à celui qui l’a cité.
Les députés ne sont pas à l’Assemblée pour être les avocats de Macky Sall, d’Abdoulaye Wade, de Karim, d’Aliou Sall ou de Khalifa Sall… Les querelles politiciennes n’ont pas leur place à l’Assemblée encore moins les insultes et les vulgarités. Paradoxalement, ce sont les députés issus de Touba, qui devaient, compte tenu de l’éducation religieuse qu’ils ont reçu, donner l’exemple de la correction, qui se font le plus fait remarquer en échangeant des propos aigres-doux. Cela ne fait que confirmer ce que beaucoup de gens disaient lors de l’installation des députés : « On ne peut rien attendre d’eux puisqu’ils ne sont là que pour leurs propres intérêts ».