On la surnomme «Fanta sociale Sall» pour ses œuvres sociales. Elle faisait partie de la treizième législature. Réélue pour la quatorzième, Fanta Sall, à l’état civil, s’est fait remarquer pour s’être pavanée au sein de l’hémicycle sous une tenue qui mettait en relief ses formes généreuses. Pour L’Observateur, elle révèle la personnalité qui se cache derrière celle que d’aucuns ont vite désigné par «député jongoma». Extraits d’un règlement de comptes.
Adhésion à l’APR
«Je suis Fanta Sall. Je suis née et j’ai grandi à Koungheul où j’ai également fait mes humanités jusqu’à mon entrée en politique. Je n’ai jamais pensé m’engager en politique avant d’avoir été convaincue par la vision du Président Macky Sall. Je l’appréciais déjà lorsqu’il était Premier ministre. Je l’ai encore découvert lorsqu’il est venu en tournée dans ma région en 2011. Tout est parti de là. A l’époque, bon nombre de membres de ma famille militaient au PDS, qui constituait la principale force politique locale. Je me suis alors dit qu’il fallait renverser la tendance et tenter de faire rallier des militants à l’APR. A l’époque, je faisais du commerce, entre Dakar et Koungheul. Partout où j’allais, je battais campagne pour lui. C’était le cas par exemple lors d’un de mes déplacements à Genève, en 2011.
«Andeu Falat Macky Sall»
«Après l’élection de Macky Sall, j’ai créé un mouvement de soutien dénommé ‘Andeu Falat Macky Sall’, pour faire savoir aux Sénégalais qu’il méritait d’avoir un second mandat. J’ai liquidé mes magasins de meubles, de carreaux et autres pour financer mes activités politiques. Aux législatives de 2017, j’ai été investie sur les listes. C’est ainsi que je suis devenue député. C’est pour moi un moyen de poursuivre ma mission qui est d’aider les populations qui m’ont accordé leur confiance.
Niveau d’études
«J’ai très tôt abandonné l’école. J’étais très tôt portée sur le commerce. C’était un moyen de seconder mes parents, particulièrement ma mère, dans les lourdes charges de la maison. Je la voyais tous les matins se lever aux aurores et se rendre au marché pour écouler ses tissus. Elle a été ma source d’inspiration. Puisque je suis l’aînée des filles, j’ai voulu prendre le relais.
Balade en taille-basse dans l’hémicycle
«Chacun voit ce qu’il a envie de voir. A coup sûr, je ne suis pas venue à l’Assemblée pour me promener. J’ai fait cinq ans à l’Assemblée et je n’ai jamais été associée à des polémiques. Je me suis toujours habillée de la sorte : j’adore les tailles-basses. Je n’en ai pas mis ce jour-là pour que les gens me regardent. L’habit ne fait pas le moine. On n’a pas le droit de juger une personne en fonction de son style vestimentaire. Au sein même de l’Assemblée, il y a des députés qui s’habillent avec des tenues courtes, cela ne fait pas d’elles des mauvaises personnes.
Réplique aux féministes
«Parmi celles qui m’ont critiquée ouvertement, j’en ai vu qui se prétendent féministes. Elles ont fait pire en faisant des shootings photos en petites tenues. Personne n’a trouvé à redire et ce sont elles qui se permettent de jeter le discrédit sur moi, de tenir des propos désobligeants sur des femmes. Qu’ai fait de mal ? L’Assemblée nationale est mon lieu de travail, j’y suis avec mes collègues, j’ai le droit d’y marcher et de vaquer à mes occupations. N’en déplaisent à certains.
«Ma morphologie ne passe pas inaperçue»
«Ce n’est pas de ma faute si j’ai été filmée à mon insu. J’ai aussi une morphologie qui ne passe pas inaperçue. Ce n’est pas de ma faute. Je ne vais pas me cacher. Je ne me suis pas montrée, on m’a montrée. Ceux qui me critiquent ne me connaissent même pas. Je suis une femme responsable, discrète, qui travaille dans son coin.
Changement de style après les critiques
«Je voulais simplement me préserver des mauvaises langues puisqu’il y avait beaucoup de palabres. J’assume ce que j’ai fait et porté. Il n’y a rien de mal. D’ailleurs, j’estime qu’il y a plus important à dire sur ce qui s’est passé à l’Assemblée. Des députés se sont donné en spectacle et ont montré qu’ils n’en avaient rien à faire des populations et servaient plutôt leurs propres intérêts.
Une pique à l’opposition
«Le Président Macky Sall préside aux destinées du pays. On peut s’opposer à lui en toute responsabilité sans verser dans l’indiscipline en bloquant des lois à tout-va, juste pour lui barrer la route. En faisant cela, ils pénalisent les populations qui ont voté pour eux, parce qu’après tout, ce sont elles qui devraient bénéficier des retombées de ces lois. Ces gens qui s’opposent n’auront jamais de problèmes d’électricité ; s’ils veulent se soigner, ils peuvent prendre l’avion et partir. Ils ont un salaire de 1,3 million de francs CFA, en plus d’autres avantages. Ils n’ont qu’à penser aux populations.»