Assemblée nationale: Les événements marquants de la 12ème législature

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La 12ème législature tire à sa fin. À l’heure du bilan, que retenir de cette législature ? En attendant le livre-bilan promis par le président sortant de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, les points saillants qui ont marqué l’histoire de cette 12ème législature.

la levée immunité parlementaire 

L’Assemblée nationale a adopté, durant cinq années d’activités parlementaires, 156 projets de lois et tenu 234 plénières. Ces séances plénières ont été particulièrement marquées par l’examen de demande de la levée de l’immunités parlementaire des dignitaires de l’ancien régime en l’occurrence Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Abdoulaye Baldé et le jeune maire socialiste, Barthelémy Dias.  La 12ème législature a battu le record en la matière. Modou Diagne Fada le confirme. « C’est la 4ème fois que l’immunité parlementaire d’un député est levée. Donc, je crois que cette législature a battu des records dans le domaine de la levée d’immunité parlementaire. Et c’est la raison pour laquelle nous avons voté contre », avait-il déclaré. D’autres voyaient dans cette affaire une démarche politicienne d’autant plus qu’aucun des dignitaires de l’ancien régime à l’assemblée n’a été poursuivi jusqu’au bout.

Les députés et le fisc

L’autre fait marquant durant cette 12ème législature, c’est l’affaire relative au non reversement des impôts des députés au Trésor public. L’inspecteur des Impôts, Ousmane Sonko, qui en avait fait la révélation, avait ouvertement accusé les parlementaires d’être des « délinquants du fisc ». « Il n’y a pas de reversement d’impôts de l’Assemblée nationale du Sénégal », avait-t-il révélé lors d’une séance des « Samedis de l’Économie ». Cette révélation, qui a failli éclabousser l’institution parlementaire, a coûté au leader de PASTEF son poste. Traduit en commission de discipline, Ousmane Sonko sera finalement radié de la fonction publique.

La bataille pour le contrôle du groupe parlementaire « Libéraux et Démocrates »

Une autre bataille va éclater au sein de l’hémicycle. Elle oppose cette fois Modou Diagne Fada et ses anciens frères libéraux pour le contrôle du groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates. Cette affaire avait perturbé des séances de plénières à l’hémicycle. « Nous avions promis de bloquer et de perturber les travaux, nous l’avons fait, malgré leur supériorité numérique, et nous continuerons pour que l’Assemblée revienne au vote et installe le groupe parlementaire de Aïda Mbodji », déclarait Me El hadj Diouf. Prenant fait et cause pour le Pds, l’avocat estimait que Modou Diagne Fada doit faire preuve de grandeur et démissionner du groupe parlementaire. Au finish, le leader de Ldr/Yessal va céder le fauteuil à sa collègue, Aida Mbodji.

Le cas Khalifa Sall

En plus de la guerre de pouvoir, il y avait aussi la guerre des mots à l’hémicycle. Parfois de gros mots ! L’opinion se souvient encore de la passe d’armes entre le député Barthélmy Dias et le Premier ministre, lors de son passage du gouvernement à cette présente Assemblée. Interpellé sur l’affaire Khalifa Sall, Boun Abdallah Dionne s’est avait chargé le maire de Dakar. « Pourquoi un maire, un député devrait être libre de faire tout ce qu’il veut, de commettre des infractions, sans frais ? », se demandait-il. Des propos qui ont provoqué l’ire de Barthélémy Dias qui avait traité le chef du gouvernement de « menteur ». « Quand le Premier ministre se permet de mentir à la représentation nationale en disant que la ville de Dakar n’a pas de fonds politiques, c’est insulter l’intelligence des Sénégalais » . Moustapha Niasse,  président de l’institution lui signifie alors qu’il n’a pas la parole. Mais le maire de Mermoz Sacré coeur réplique :« Vous ne pouvez pas intervenir, vous violez le règlement intérieur ».

Me El Hadji Diouf Vs Aisssata Diouf, comme à la borne fontaine

Me El Hadji Diouf et sa collègue Aissatou Diouf se sont aussi donnés en spectacle lors du marathon budgétaire pour l’année 2016. A l’origine? La proposition du député par ailleurs Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui voulait que le budget du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan soit voté sans débat. Une proposition à laquelle s’oppose Me El Hadji Diouf. L’avocat va finalement avoir gain de cause, mais juge trop insuffisantes les 3 minutes qui lui sont accordées. C’est à ce moment qu’intervient sa collègue Aissatou Diouf. « Kii tekiwul dara (c’est un vaurien, celui-là) », lance-t-elle en direction de Me Elhadji Diouf. Réplique de l’avocat : « Sama ñetti jabar yëp ñoola dakh. Danga ñaaw, danga salté (mes trois femmes sont plus belles que toi. Tu es vilaine et sale). Piquée au  vif, la dame réplique : « Espèce de violeur, doo nitu dara (vaurien) ». Et Me Diouf de riposter à nouveau: « Man jongama yu rafet laa am, yu siwilisé… (J’ai de belles femmes, grâcieuses) », non sans la traiter de « sale prostituée de Fatick ». Ce fut alors une pluie d’injures entre eux devant le ministre Amadou Ba, médusé. Une attitude qui a outré Moustapha Niasse qui n’a pas caché sa colère et sa déception. « C’est honteux, c’est dégradant, c’est vil. Lorsqu’un député insulte, c’est tout le peuple sénégalais qu’il insulte. L’Assemblée nationale est l’institution qui représente le peuple », sermonne-t-il

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