Le projet de loi portant modification du Code électoral a été voté, avant-hier, à l’Assemblée nationale. Comme c’est devenu une habitude, elle n’a pas tardé à créer la polémique du fait qu’elle augmente le nombre déjà pléthorique des députés à 165. Même si la loi dans son ensemble est louable, il reste que l’augmentation, sans consensus, du nombres des députés a poussé l’opposition à ne pas la voter.
Il faut dire que le Président Macky Sall a pris l’habitude d’insérer dans des projets de loi salutaires des points qui portent à polémique. L’on se rappelle du projet de loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui a ramené le mandat du président de l’institution parlementaire à 5 ans. Des députés, même de la majorité, avaient préféré ne pas voter ou s’abstenir à cause du point fixant le nombre de députés requis pour former un groupe parlementaire à 15. Me Aïssata Tall Sall avait regretté ne pas pouvoir voter la loi car elle faisait partie des députés qui avaient réclamé que la loi Sada Ndiaye, limitant le mandat de Moustapha Niasse à 1 an soit, abrogée.
Une stratégie politique qui peut être dangereuse. En effet, si l’on sait que c’est la majorité qui dicte sa loi à l’Assemblée, il faut avoir peur un jour qu’une loi guère approuvée par le peuple ne soit aveuglément adoptée par ceux qui les représentent risquant de créer un 23 juin bis. Ce qui n’est pas souhaitable pour un pays qui se targue d’être démocratique.
D’un autre côté, ce sont des charges supplémentaires qui devront encore être supportées par le contribuable. 165 députés, c’est trop pour un si petit pays comme le Sénégal. Il va falloir que nos gouvernants songent quelque fois à se départir de la politique et à regarder l’intérêt du peuple qui les élit. Le clientélisme politique a gangrené la gestion du pays. Il faut avoir à l’esprit que ce sont de mauvais points engrangés à chaque fois qu’une loi injuste est votée à la représentation nationale, confortant les populations dans l’idée que les députés ne représentent pas le peuple mais leurs chapelles politiques respectifs.