Plus de 100 milliards de dollars, soit 15 % du PIB. C’est ce que Mohammed Ben Salman, dit MBS, l e prince héritier d’Arabie saoudite, devrait récupérer pour son pays en moins de trois mois, selon les confidences d’un haut responsable saoudien à Bloomberg.
La recette est simple. Au nom de la lutte anticorruption, elle a consisté à arrêter du jour au lendemain, début novembre, près de 200 princes, ministres et milliardaires et à les parquer dans un palace de Riyad, le Ritz Carlton. Accusés de fraude et de corruption, ces VIP, parmi lesquels figure le très riche prince al-Walid Ben Talal, se sont vu alors proposer un deal simple: la liberté en échange d’une part substantielle de leur fortune. La méthode est efficace. Les autorités ont déjà abandonné les charges auprès de 90 accusés, a indiqué dimanche l’attorney general – le ministre de la Justice -, Cheikh Saoud al-Mojeb. Ils ont accepté de verser des milliards en cash, biens immobiliers ou actions, pour échapper à la prison.
Près de 95 personnes sont encore consignées à l’hôtel et cinq d’entre elles examinent des propositions d’accord. Mais, l’ordre royal est clair, a précisé Cheikh Saoud al-Mojeb: «Ceux qui expriment du remords et acceptent de signer un accord ne seront accusés de rien.» Les autres, faute d’accord d’ici à la fin du mois, seront déférés en justice. Quant au palace, dont les clients avaient été expulsés en deux heures le 6 novembre, il relouera ses chambres à partir du 14 février.