Adversaire de Lac de Guiers 2, le 24 juillet prochain, Yékini peut-il rebondir après trois années sans la moindre compétition ?
Manga 2, Abdou Diouf, Baboye : Ils ont réussi leur retour
L’ancien roi des arènes, Manga 2, Abdou Diouf et Baboye, après quelques années de pause, ont réussi leur retour dans l’arène. Si le premier avait volontairement quitté après avoir fait le vide autour de lui, les deux autres ont reculé pour mieux sauter.
Manga : Un retour sans partage !
L’ancien roi des arènes, Manga 2, est l’un des rares lutteurs à avoir volontairement pris sa retraite. Lui l’avait fait au début des années 1980 ; alors qu’il régnait en maître absolu dans l’arène. Rien ne l’obligeait à anticiper sa retraite. Et il n’était pas non plus frappé par la limite d’âge comme c’est le cas pour l’écrasante majorité de ceux qui décident de quitter l’arène. « J’avais fait le vide autour de moi », dit avec fierté l’ancien porte-étendard de l’écurie sérère. Toutefois, Manga 2 revint sur sa décision quelques années après. Ne pouvant plus supporter les débâcles de ses parents sérères et la montée en puissance de Fass, il décide de nouer de nouveau son « ngimb ».
Son objectif ? Redonner des couleurs à l’écurie sérère en panne d’inspiration et venger son grand-frère Mohamed Ndiaye dit Robert Diouf qui a été battu par Ko par le grand rival Mbaye Guèye. Manga 2 réussit son retour en multipliant les succès ; au grand bonheur de ses proches. Et pendant près de 10 saisons consécutives, il fut de nouveau, l’impitoyable seigneur des arènes, balayant tout sur son passage. Jusqu’au jour fatidique où il perd sa couronne en faveur du jeune Mohamed Ndao dit Tyson. C’était en 1999.
Après deux décennies de règne sans partage, dans la lutte entrecoupée d’une brève pause, le seul vrai « roi des arènes » (puisque couronné au bout du seul tournoi expressément organisé avec ce titre comme enjeu) venait de passer le témoin à la jeune génération. Un mythe s’effondrait. Manga 2 réussit certes brillamment son retour, mais il n’eut jamais l’occasion d’en découdre ni avec Mbaye Guèye encore moins avec Moustapha Guèye pour venger son parent Robert Diouf.
Abdou Diouf : Un retour que personne n’attendait
Après une série noire de défaites, Abdou Diouf était parti aux Iles Canaries (Espagne) pour observer une pause. Le temps de faire une introspection et bien préparer son retour dans l’arène. En somme, il voulait reculer pour mieux sauter. Stratégie payante. En 2011, il revient au bercail au terme de trois années « d’exil », afin d’honorer son combat contre Pakala. Il bat contre toute attente et avec beaucoup de sérénité, le colosse mbourois. Preuve que le colosse lougatois a mûri. En 2012, il prit le dessus sur Bruce Lee, le « karatéka de Fass ».
Encore une nouvelle prouesse. L’année suivante, il confirme son nouvel état de forme en humiliant par Ko, le géant pikinois aux pieds d’argile, Thieck. Trois victoires d’affilée qui prouvent que le lutteur de l’écurie Walo avait bien raison de se rendre en Espagne. Il n’était pas là-bas pour faire du tourisme mais pour travailler. Et ses adversaires l’ont appris à leurs dépens. Aujourd’hui, le poulain de Mohamed Ali réclame les « Vip », à juste titre. Il sait qu’il a encore des choses à prouver ! Abdou Diouf est revenu de loin. Il y a quelques années, personne ne lui prédisait un avenir dans l’arène ; tant sa carrière battait de l’aile.
Balla Beye 2, les 7 vies de l’ex-ouragan !
Tel le chat, Balla Bèye 2 a plusieurs vies dans l’arène. Après quelques années dans l’arène, l’ex-ouragan de Pikine avait cédé aux sirènes de l’émigration en Europe.
A l’époque, l’argent ne coulait pas encore à flots dans l’arène ; et en Occident, il n’y avait pas encore la crise économique. Suffisant pour laisser tomber une carrière en dents de scie. Mais, à l’image de beaucoup d’autres jeunes, Baboye découvrit vite que l’Eldorado européen n’était qu’un miroir aux alouettes.
Il décida donc de revenir au bercail et de retourner à ses premières amours, la lutte, fin 90 et début 2000.
Rapidement, le courageux Baboye retrouve ses repères en alignant les prouesses les unes plus audacieuses que les autres. Des performances qui le propulsent dans la cour des ténors. Il bat Bombardier en 2006 dans un combat aux allures de David contre Goliath. En 2007, il fait douter le grand Yékini et est à deux doigts de le clouer au sol.
Mais le chef de file de l’écurie Ndakaru, dans un retournement extraordinaire, renverse la situation en sa faveur. En 2008, Balla Bèye surprend à nouveau son monde en prenant le dessus sur un autre ténor en l’occurrence Gris Bordeaux.
Battu par Balla Gaye 2 en 2010, il resta deux saisons sans combat.
Il rate son retour en 2013 lors du combat revanche contre Bombardier à Bercy. Le B 52 a retenu la leçon. Mais ce n’est que partie remise. Trois ans après cette défaite, il revint à nouveau en force en remportant brillamment son face-à-face contre Baye Mandione. Balla Bèye 2, le roi des retours !
Tyson, le loser
Voilà 12 ans maintenant que Tyson n’a plus gagné un combat de lutte. Depuis son retour gagnant contre Moustapha Guèye 2 en 2004, l’enfant de Ndangane Kaolack enchaîne les défaites, soit 5 au total en autant de confrontations. C’est à croire que le tombeur de Manga 2 a perdu tous ses repères. Dernière défaite en date, celle concédée la saison passée face à Gris Bordeaux. Aujourd’hui, tout porte à croire que Tyson ne parviendra jamais à relancer sa carrière ou à sortir par la grande porte.
Auteur d’une année blanche, il voit ses chances de retrouver le sommet de la lutte s’amenuiser davantage.
Par Diégane SARR