Le fibrome est un véritable casse-tête pour les femmes qu’il terrifie. Cette maladie échappe aussi aux serres de la science qui ignore encore des choses sur elle. Aussi, cause-t-elle d’énormes problèmes aux femmes. Non seulement, elle les empêche de vivre normalement et sereinement leur grossesse, mais, les exposent à un accouchement difficile, voire pire, une vie sans enfant. Reportage.
Une vraie enquiquineuse de femmes. Le fibrome est de ces maladies qui pourrissent la vie des femmes dont les conséquences peuvent être dramatiques, lorsqu’il conduit à l’ablation de l’utérus, les empêchant de connaître les joies de l’enfantement. La maladie est d’autant plus dangereuse qu’elle passe souvent inaperçue. Touchant près d’un tiers des femmes, le fibrome ou myome est mal connu des populations. Au courant de l’année 2016, 40 femmes ont subi une opération fibromateuse à l’hôpital de Mbour. Le nombre peut sembler petit, mais les fibromes sont très fréquents chez les femmes âgées de 35 à 40 ans. Ils ressemblent à des boules dures et blanches. Leur sévérité dépend de la taille, de leur emplacement et de leur nombre. Mais ils varient d’une femme à une autre.
Ils causent des douleurs pelviennes, parfois brutales et atroces au niveau du bas-ventre. La femme ressent une pression, une lourdeur au niveau du bassin. ‘’J’ai découvert mes fibromes par pur hasard. Quand je me suis mariée, j’ai commencé à ressentir de fortes douleurs. Je pensais que j’avais des problèmes de reins, car je ressentais les douleurs à cette hauteur. Travaillant dans un cabinet médical, j’ai alors fait une échographie pelvienne. Je souffrais de règles abondantes et très douloureuses’’, explique Mme Ndao. Un médecin lui a prescrit des antalgiques mais les médicaments ne la soulageaient pas. 4 ans après, elle a subi une intervention. ‘’Je vais bien maintenant. Mais ça me laisse une vilaine cicatrice. C’est mieux que rien’’, dit-elle avec le sourire.
‘’Le matin, quand je me réveille, je me sens lasse’’
La quarantaine déjà sonnée, Oumy Samb a découvert son fibrome, il y a 5 ans de cela. ‘’On m’a dit qu’il faut que je me fasse opérer, mais j’ai peur. Une de mes nièces a découvert les siens, après moi, et elle s’est fait opérer. Bien que ça me fatigue, j’hésite encore à passer sur la table. Le matin, quand je me réveille, je me sens lasse et je ne parviens pas à sortir du lit’’. Il se trouve aussi que pendant les règles et les rapports sexuels, la femme ressent des douleurs. Pis, les fibromes causent de l’anémie et de la fatigue.
Le traitement est clair et net, pour venir à bout de ‘’cette vilaine maladie qui indispose la femme, il faut faire une opération, mais seulement lorsqu’elles commencent à faire mal, à saigner ou à comprimer un organe. Bien qu’il n’y ait pas de risque de développer un cancer de l’utérus, les douleurs qu’elles provoquent sont insupportables’’, explique un praticien. ‘’J’ai de terribles maux de ventre. Et je prends des cachets pour calmer les douleurs, en vain’’, renchérit une dame de 40 ans.
Depuis des années, elle suit un traitement médicamenteux qui ne fait que soulager ses douleurs. Pour régler le problème de manière définitive, elle doit se faire opérer. Mais, comme Oumy Samb, elle a peur. Dans le même quartier, deux jeunes femmes ont déjà subi l’opération. Pour les soigner, il faut nécessairement se soumettre à une opération chirurgicale. Ces fibromes qu’on appelle aussi myomes, explique une interlocutrice, enlèvent toute chance à une femme d’être mère. Cette maladie dont on parle rarement est un véritable adversaire pour les femmes qui veulent tomber enceinte.
Infertilité et fausse couche
Après son mariage, Kiné Ndiaye a eu toutes les difficultés du monde à tomber enceinte. Soucieuse de sa situation, elle est allée consulter un gynécologue. Le médecin lui a demandé de faire une échographie après consultation. ‘’Il a fini par découvrir que je souffrais de fibrome. Il y avait une rivalité entre un fœtus et les fibromes.
Ces derniers se sont logés à la place du bébé’’, narre-t-elle. En effet, au cours d’une grossesse, les fibromes peuvent entraîner des complications, comme un risque de fausse couche, d’accouchement prématuré ou une insertion anormale du placenta. ‘’Si le fibrome est volumineux, il peut aussi gêner le bon déroulement de l’accouchement’’, confie Oumy Samb, mère d’une fille de 14 ans. Elle n’arrive toujours pas à retomber enceinte, à cause de son fibrome.
Bien que la médecine soit très développée et avancée, la cause des fibromes reste encore méconnue. Selon un agent médical, on n’a pas encore avancé de causes claires de l’apparition des fibromes. Cependant, des facteurs probables de risques sont soulevés tels que l’hérédité. ‘’Une femme dont un membre de la famille au 1er degré (mère ou sœur) a eu un fibrome est plus susceptible d’en développer. Ou encore l’origine ethnique, les femmes d’origine afro-américaine et africaine présentent plus de risques de développer un fibrome utérin que les autres groupes ethniques tels que les Caucasiennes, Hispaniques, Asiatiques. De plus, les femmes noires ont des fibromes à un âge plus précoce et ceux-ci sont souvent plus gros et plus nombreux’’, dit-il.