Une manifestation est organisée mardi dans la ville espagnole visitée chaque année par deux millions de touristes.
« Mort au tourisme ». À San Sebastian, au Pays-Basque espagnol, la « tourismophobie » s’affiche sur les murs du centre-ville. Mardi, une manifestation est organisée pour dénoncer le tourisme de masse dans la commune, où se pressent chaque année 2 millions de visiteurs, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Un refrain déjà entendu à Barcelone, Venise ou Palma de Majorque.
Car pour la plupart des résidents, le problème n’est pas en soi l’arrivée des touristes, mais plutôt ses conséquences. Dans les villes très touristiques, les habitants se plaignent du manque de place pour se garer ou du comportement des fêtards alcoolisés qui urinent en pleine rue. Mais il déplorent surtout le prix des appartements qui ont explosé à cause des plateformes de location comme Airbnb. Alors les centres-villes se vident. « Les appartements sont loués par des entreprises aux touristes. Ça fait augmenter les loyers, tout comme l’achat d’immobilier. Les gens qui ont toujours vécu ici n’y arrivent plus, ils sont en train de partir », constate Indigo, serveur à San Sebastian.
« Un vrai projet de territoire ». Un déséquilibre qui ne pourra se régler que politiquement, selon Didier Arino, de l’agence ProTourisme : « Cela suppose d’avoir un vrai projet de territoire dans lequel le tourisme est considéré comme une des parties intégrantes du développement », explique-t-il. « Bordeaux a doublé en dix ans sa fréquentation touristique. Or ,cela a permis aussi de générer une attractivité économique avec de plus en plus de populations venues de l’extérieur qui s’installent, d’entreprises… Tout ça est fondamental pour l’équilibre ».
Des dispositifs spécifiques. « Il est de notre responsabilité d’amener des réponses sur notre territoire. Est-ce que l’on veut du tourisme de masse ou du tourisme tout au long de la saison », ajoute Mathieu Bergé, conseiller régional en Nouvelle Aquitaine. « Les problématiques de logement peuvent se régler en respectant notamment la loi SRU sur les 20 % de logements sociaux que doivent offrir toutes les villes. Cela passe aussi par le dispositif qui permet de surtaxer les résidences secondaires. D’ailleurs énormément de communes, ici au Pays-Basque, y ont adhéré. »
Msn.com