Arrêté en février 2015, inculpé pour “acte de terrorisme” et placé sous mandat de dépôt par le Doyen des juges d’alors, Mahawa Sémou Diouf, Sheikh Alassane Sène a bénéficié d’une liberté provisoire après 13 mois de détention. Emmuré dans un silence assourdissant depuis, il est sorti de son mutisme pour se prononcer sur le dialogue lancé par Macky Sall. Il declare“Depuis que le Président de la République est à la tête du pays, le dialogue est quasi inexistant, et les plus avertis comparent cette situation, à un cadavre enseveli sans suaire dans un cimetière en ruine.
Et constat fait, j’avais, en son temps, personnellement décidé de prendre mon bâton de pèlerin dans la liberté d’expression que m’a conféré la déclaration universelle des droits de l’homme, pour dénoncer cette forme singulière et suicidaire de gouverner notre pays. Vous connaissez la suite : 13 mois de prison, sans motif aucun, avec un isolement serré, sans précédent assortis de dénigrements, de calomnies et de vilenies, …. et le noble Prophète (sws) nous a enseigné à pardonner et à nous concentrer sur l’essentiel, avec la paix comme viatique et attitude.
Et paradoxalement, en ces temps qui courent, dans beaucoup de pays, de nombreuses tensions et crises sociales sont nées, provoquées par des discordances entre peuples et gouvernants, qui ont fini par plomber sérieusement leurs économies et éclabousser leurs souverainetés.
Ainsi, pour ma part, et à sa juste valeur, j’apprécie le fait que le Président de la République ait eu finalement la sagesse dans la maturité et l’humilité d’appeler toutes les forces vives de la nation à s’assoir autour d’une table pour, nous l’espérons, un dialogue sincère, constructif et durable.
Oui! même si c’est en présentant des condoléances quelque part dans Dakar, qu’il en a profité pour l’annoncer, son geste est à saluer, car toutes les décisions majeures qui ont laissé suinter la paix et féconder une entente, sont nées des situations circonstancielles et/ou conflictuelles, les guerres ont fini sur des tables de négociation, les querelles vidées devant des sages, en assemblée, ou encore des conférences nationales avec comme pivots la paix et la réconciliation, etc.
Je dénonce donc, à juste titre, ceux-là qui ont pour option de continuer à vouloir occuper négativement les allées de la presse, pour des réflexions fantaisistes et fallacieuses, qui déconstruisent la paix sociale et qui ne vont pas dans le sens du pardon ou de l’oubli, comme si dans ce désordre, ils y trouvent leur compte et leur « solde ».
Ces quelques hommes qui s’agitent, ont pourtant du mal à se frayer un chemin, même dans leur propre jardin, où ils n’ont même pas l’estime des herbes qui y poussent, osons le dire, et défrichons ensemble la quintessence de cette analyse.
J’ai fait avec certains d’entre eux la prison, et je suis bien placé pour dire qu’ils ont souffert psychologiquement de leur détention, car n’étant guère prêts à la vivre avec philosophie, comme si le monde s’était écroulé sur eux, et en sus de cela, leur parcours au sein des plus hautes instances de l’État ne fait guère rêver…
Aujourd’hui, vouloir attaquer ce que le peuple et celui qu’il a choisi croient meilleur pour le Sénégal, entre concertation et cohésion sociale, n’est qu’une hérésie, et une vilaine manière de saborder la souveraineté nationale, le terme n’est pas si fort.
Alors vous n’avez pas le droit de prétendre prendre en otage le système, car la moralité et l’élégance rejettent ces manœuvres déloyales et abjectes.
Nos différents passages en prisons, quels que soient les motifs qui les ont suscités ou motivés, ne peuvent guère avoir le dessus sur les intérêts généraux, sur la quiétude de tout un peuple, sur son épanouissement et sur son émergence.
Un grand sage disait : « Si la paix de tout un peuple l’emporte sur vos intérêts crypto personnels, alors acceptez-la, et entrez dans les rangs pour rentrer dans l’histoire du moment, et si vous en devenez un acteur, alors vous deviendrez à coup sûr et à jamais, une lettre d’or dans ses plus belles pages »!
Dans la souvenance, de 1960 à nos jours, et au-delà même de cette période, à chaque fois qu’il est nécessaire d’ouvrir un dialogue dans notre pays, Dieu, l’Exalté, a toujours inspiré le principal chef à appeler tout le monde autour d’une table, avec comme seul vainqueur, le Sénégal.
Maintenant s’assoir ensemble, ne veut pas dire s’entendre sur tout, ni non plus, s’opposer sur tout, et tant qu’il est possible de se concerter, le reste dans une quelconque circonstance, peut être guidé par Dieu, celui-là même qui aura inspiré l’initiateur de la rencontre.
Le Prophète Muhammad (sws) en fin stratège, nous a enseigné comment être la solution d’un problème, et non en devenir un autre problème. Il est temps donc, que de part et d’autre, que nous nous fassions confiance, que nous nous départissions des calculs politiques, qui n’honorent guère notre démocratie, vieille de plusieurs décennies, et plébiscitée partout dans le monde.
Quand un homme marche dans un désert chaud et aride, quand ses souliers semblent usés, quand la déshydratation le guette, et que la pluie par extraordinaire tombe sur lui, le seul acte qu’il doit poser, est de rendre grâce à Dieu de l’avoir sorti de cette pénombre et demander à ce que cette même grâce se répande sur cette même terre.
Et vivement donc que dame-retrouvaille soit célébrée dans nos cœurs comme une perche de paix, tendue à tout un peuple, qui aura tout à y gagner!”
Sheikh Alassane Sène « Tarée Yallah »