L’utilisation de Macky Sall comme avocat des Ape est une victoire symbolique pour l’Europe conquérante, qui utilise un fils du continent afin de démystifier la figure de proue du combat contre les Ape, en l’occurrence le Président Abdoulaye Wade, qui a été le premier à dire non à la signature de ces accords léonins et toxiques aux économies africaines», peut-on lire dans le communiqué sanctionnant la réunion de la Fncl. «Le Président Macky Sall est malheureusement, de fait, le porte-drapeau de cette “camisole de force” que l’Europe nous oblige à porter, là où son prédécesseur, économiste de formation, a eu à enclencher, dès 2007, un combat sans merci contre une acceptation de ces accords, persuadant dans la foulée d’autres Chefs d’État africains de refuser de les signer. Ainsi L’Afrique du Sud, la Namibie, le Nigeria furent les premiers à les rejeter fermement», dénoncent les libéraux.
Etayant leurs propos, les camarades de Me Abdoulaye Wade soutiennent : «le premier goulot d’étranglement est la question des barrières douanières. Les pays concernés, par ces accords, n’auront plus le droit de lever des taxes douanières alors qu’il est évident que dans les États fortement industrialisés comme la France, l’Italie ou la Suisse par exemple, l’apport des recettes douanières, issues de nos échanges, dans leur Économie est, somme toute, très insignifiant”. Par contre, les taxes douanières sont la principale source de revenus des pays de l’Afrique-Caraïbes-Pacifique. À titre illustratif, en 2008 le Président Nigérian annonçait une perte de 800 milliards par an en recettes douanières si ces accords avaient été signés».
Et de poursuivre : «Le second goulot d’étranglement réside dans le fait que ces accords étoufferont les économies des pays Acp sur le moyen et long terme. L’accord d’investissement, qui prévoit un égal traitement entre le capital étranger et celui national, est une forme de cannibalisme économique des entreprises européennes sur celles des ACP. De puissantes multinationales occidentales auront exactement le même traitement que la plus petite entreprise locale des pays de l’ACP. Ainsi, plus aucun programme protectionniste de nos entreprises ne pourra être mis en vigueur. Dans nos étals, « Danone » concurrencera à prix presqu’égal et dans des volumes industriels le yaourt fabriqué localement par un petit GIE sans grands moyens».
Ces accords, les libéraux en sont convaincus, constituent «simplement la mise à mort de nos PME-PMI, de nos sources de revenus réguliers contre des promesses de compensations illusoires et ponctuelles».
Les cadres de conclure : «Au vu de tout ceci, la Fncl qualifie la signature de ces accords de haute trahison des dirigeants à leur peuple et à leur serment ; exhorte le Patronat à se lever comme un seul homme et à faire front avec les Populations afin de sauver le tissu économique de nos États de la menace constituée par les Ape ; se tient prête à poursuivre le combat initié, il y a une dizaine d’années, par le Secrétaire général national du Pds… »