Joseph Auguste Anténor Firmin (18 oct 1850 – 19 sept 1910) est un homme politique et intellectuel militant haïtien. Il est l’auteur du livre crucial « De l’égalité des races humaines, anthropologie positive », un ouvrage précurseur de ceux du célèbre Cheikh Anta Diop.
Anténor Firmin naît dans une famille modeste originaire de Cap-haïtien. Doté d’une mémoire exceptionnelle et d’une intelligence prodigieuse, il travaille dans l’enseignement dès l’âge de dix-sept ans.
Avide de connaissances, il étudie la littérature, le droit, les sciences, la politique, la physique-chime, la mécanique, la linguistique, l’astronomie, la géologie, ainsi que la paléontologie. Polyglotte, il maîtrise aussi bien le français et l’espagnol que l’italien, l’allemand, le latin ou le grec.
Après avoir obtenu ses diplômes d’avocat, il exerce au barreau de Cap-haïtien, où il se distingue par son talent oratoire empli de fougue. Firmin fonde la revue « Le Messager du Nord », qui traite déjà des questions de couleur de peau.
Nous sommes alors au XIXème siècle. Toutes les sphères sociales, philosophiques et politiques européennes sont empreintes de négro-phobie.
Les théories racistes vont bon train, comme celle de Clémence Royer qui prétend que les « mulâtres » (métisses) sont inférieurs aux blancs parce qu’ils sont faits de sang nègre, ou encore celle de Gobineau, auteur de l’« Essai sur l’inégalité des races ».
Dans cet ouvrage, il tente de déshumaniser l’Africain, affirmant que seules les nations blanches possèdent une civilisation et qu’il est de leur devoir de civiliser les sous-peuples.