Démise de ses fonctions de ministre-conseiller du président de la République il y a moins d’une semaine, Mme Amsatou Sow Sidibé, est montée au créneau pour parler des raisons qui ont conduite à cette décision présidentielle qui fait d’elle une ex-proche collaboratrice de Macky Sall.
«Je ne veux pas dévoiler des secrets. Un conseil c’est pour s’asseoir avec le président et lui parler les yeux dans les yeux. Si ce n’est pas possible on choisit les voies et moyens disponibles. Je suis en pleine réflexion. Le directeur de cabinet m’a dit : ‘’Je m’étais opposé à votre limogeage’’. Il m’a rappelé qu’il y a de cela quelques mois, j’avais dit à l’époque, que si le président m’avait écouté, si on s’était parlé, on ne lui aurait pas jeté des cailloux à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad). Il ma dit qu’on a dit ça au président. Il y a eu d’autres réactions dont l’une portait sur l’interprétation des textes de la Constitution. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’était l’affaire Karim Wade. Et je dis ici, que je le ferais encore si j’avais à le faire», a confié le Pr Amsatou Sow Sidibé qui, à la question de savoir si elle est toujours membre de la coalition Benno Bokk Yakaar», a répondu qu’elle était encore en pleine réflexion.
Présidente de la Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (Car Leneen), elle dit ne pas regretter ce qui lui a valu cette situation. «J’ai voulu rester fidèle à mes principes et conviction : vérité, sincérité, rupture. La vérité, toujours la vérité et rien que la vérité. J’ai pris position sur différentes questions d’actualité forte de mon expertise juridique. Je quitte la présidence suite à un désaccord profond dû à l’absence d’un cadre de concertation favorable à une collaboration fructueuse. Ceci a été le catalyseur de ma communication».
Cependant, elle a tenu à rappeler que c’est le président Sall qui avait fait appel à elle. «Je voudrais rappeler l’invite expresse à travailler ensemble que m’avait faite le candidat Macky Sall entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Je suis fière d’avoir servi le peuple sénégalais à travers la mission qui m’a été confiée. En tant que ministre-conseiller chargée des droits humains et de la paix, j’ai servi mon pays avec détermination, loyauté, dévouement et abnégation. Je tiens à remercier tous mes collaborateurs pour leur soutien dans ma mission, somme toute difficile et pleine d’embuches».
«Je me réjouis du travail que j’ai abattu. J’ai travaillé avec loyauté et motivation. J’ai fait ce que j’avais à faire, sans rechercher le profit. La mission était difficile, mais j’ai été bien accompagnée par mes collaborateurs. J’ai reçu des coups bas, n’empêche, je n’ai pas fléchi. Aujourd’hui, je peux sortir, la tête haute, parce que n’ayant rien à me reprocher», a-t-elle déclaré.
Devant ses militants et sympathisants, elle a estimé avoir été, jusqu’au bout, conforme à ses principes. «Mon expérience de juriste et mon expertise dans le domaine des droits de l’homme et de la paix, ont été la ligne conductrice de l’ensemble de mes activités tant pour la renaissance de la Casamance, que dans le domaine social et l’instauration d’un environnement de stabilité dans le pays».