Extrait du rapport d’Amnesty International (Le cas Karim Wade)
1.1 Procès inéquitables
En mars, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a condamné Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ex-président de la république Abdoulaye Wade, à six ans d’emprisonnement et une amende de 138 239 086 396 francs CFA (environ 210 744 000 euros) pour enrichissement illicite. Sept coprévenus ont été déclarés coupables de complicité. Les décisions rendues par la CREI ne sont pas susceptibles d’appel sur le fond, ce qui est contraire aux normes régionales et internationales. En avril, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a estimé que la détention provisoire de Karim Wade était arbitraire, notamment en raison du retard accumulé pendant la procédure et de la différence de traitement observée par rapport aux autres prévenus. Saisi d’un point de droit, la Cour suprême a confirmé le jugement de la CREI en août. Amnesty International appelle l’Etat du Sénégal à se conformer à l’avis du Groupe de travail et de mettre fin immédiatement à la détention arbitraire de Karim Wade. Cela signifie clairement que Karim Wade doit être remis en liberté et indemnisé pour la détention arbitraire dont il a fait l’objet. L’Etat du Sénégal ne peut pas invoquer les manquements d’autres Etats pour justifier son refus de mettre en œuvre l’avis du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.