Le débat sur la peine de mort n’est pas loin de s’estomper. Les meurtres au Sénégal continuent et sont plus atroces les uns que les autres. Interpellée à cet effet, l’envoyée spéciale du président de la République, Aminata Touré a indiqué être contre la peine de mort. « Chaque fois qu’il y a une mort d’homme, il y a beaucoup de douleur, de peine et d’émotion. A mon avis, c’est le rôle des élites de rassurer et de dire que le Sénégal reste d’abord un pays où la sécurité est quand même sacrée. Par rapport à cette série d’événements qui se sont passés, j’estime et le Président de la République l’a dit hier lors du conseil des ministres qu’il y aura certainement un dispositif judiciaire qui prendra en compte cette insécurité mais moi, je reste une militante de l’abolition de la peine de mort parce que je considère que seul Dieu a le privilège de prendre la vie » dira t’elle Elle ajoute «c’est ma considération et je pense qu’on a atteint un niveau de civilisation où on a dépassé œil pour œil, dent pour dent. Néanmoins, il faut un dispositif comme on le connait auprès de certains Etats dans certains crimes c’est-à-dire la perpétuité. Telle est mon opinion personnelle et je reste militante de l’abolition de la peine de mort ».
Aminata Touré, envoyée spéciale du Chef de l’Etat : « Je reste militante de l’abolition de la peine de mort »
C’est vrai dira t’elle pour finir, « quand il y a des moments difficiles, nos sentiments prennent le dessus et n’oublions pas que deux de nos compatriotes risquent la peine de mort et nous avons fait appel à la clémence. C’est très douloureux ce qui se passe mais je pense que dans une société qui a fait abolir la peine de mort, on doit persévérer tout en renforçant le dispositif de sécurité mais également en cultivant cette culture de la paix et qu’on revoit aussi nos valeurs sociales. La pression sociale certainement dans une société où les ressources sont rares peut entrainer également la violence. Il faudrait peut-être qu’on y repense et que nous réagissions à notre niveau de ressource. C’est également un élément de stabilisation et de préservation de la paix. »