Il y a quelques mois, l’on s’interrogeait sur la subite incursion de Lamine Diack, dans les affaires de la cité. Comme dans une charade, Abdoul Mbaye sort comme dans un conte de fées. L’ex-Pm a subitement changé de look et pointe de plus en plus, dans les rencontres internationales. Comme une marche silencieuse avec comme ligne de mire, le fauteuil de Macky Sall.
Une petite moustache. Bien que ce look ne lui sied pas. Cela lui donne celui d’un grand comique. Un intérêt plus rapide que le transfert d’argent, vers le social. Comme par hasard. L’ex-Pm tisse sa toile. Abdoul Mbaye refait surface. C’est d’abord la France, qui l’accueille. On le voit, flâner, discuter avec quelques personnes, sous l’objectif de caméras d’une télé privée. Il sourit, fait un shake off hand. Comme par hasard. Puis, le voilà aux côtés de Vip qui s’intéressent à un fléau, le cancer. Quel beau geste. Mais venant de la part d’un Very Inaccessible people, il y a des années, cela étonne.
La transition n’a pas été bien faite. Le social ne lui colle pas à la peau. La France a ses laboratoires, ses anonymes nichés un peu partout, ses blouses blanches presque octogénaires et qui se consacrent à la recherche, au don, au soutien tous azimuts. La France ne pleure pas ses malades. C’est plutôt le Sénégal, avec chaque jour, son lot de mutilées, de femmes sans moyens, de médecins à la recherche du miracle qui s’y côtoient. Cette belle rencontre aurait eu un sens, si l’ex-Pm l’avait accompagné de médicaments, de soutiens financiers à Dakar. Que du matériel soit acheté et offert. Que des campagnes de sensibilisation soient organisées Aux femmes qui ne connaissent pas ou vivent avec la maladie… A ces malades dans les hôpitaux. Ces personnes qui, chaque jour, dans les colonnes des journaux, demandent aide, pour une mammectomie. Combien sont-ils à avoir rencontré cet ex-Pm ? Peut-être à un vernissage. A un tournoi de golf. Mais ne pensez surtout pas lui serrer la main.
Du social, dont on a plus besoin, ce n’est pas en France qu’on va le lancer Dans une petite salle de quelque cinquante personnes. Les banquiers, comme le disait l’autre jour, le président Macky Sall, doivent être plus « sensibles ». Mais comment peut-on comprendre, subitement qu’un Sénégalais bon teint et qui ne connait pas la cartographie du Sénégal se la joue Abbé Pierre ou Coluche. Les Sénégalais ne sont plus dupes. A la Primature, l’on doit s’ouvrir aux populations sénégalaises. Etre accessible. Et avoir un cœur d’or, pour bien conduire les projets mis en place par Macky Sall.
Le président sénégalais connaît les préoccupations des compatriotes. Et lorsqu’il était à la station la plus prisée, c’était le chemin de croix. Activités gouvernementales et politiques étaient au programme. Un calendrier chargé qu’il ne rechignait pas à faire.
Abdoul Mbaye est de plus en plus présent, dans les rencontres. Et le plus cocasse, ce sont ces zooms bien faits, au fait combien y a-t-il d’invités dans la salle ? comme pour dire que je « suis là, ici là ». Mais les données ont changé. Le Sénégal a besoin de plusieurs sensibilités pour conduire sa destinée. La subite ascension de Macky Sall ne plaît pas dans certains cercles. Mais c’est le Destin d’un Homme qui a bien travaillé, toujours travaillé et qui travaille encore. Le hic, c’est qu’aux premières minutes, où l’on ne voit plus ou n’entend plus le glissement des sabres, où on ne marche plus sur le tapis rouge et mordoré, si l’on ne se réveille plus et qu’on doive plisser les yeux, on se dit pourquoi pas moi ? Demandez à l’auteur de « Lui et Moi ».