Le défilé des prévenus s’est poursuivi durant toute la journée d’hier. Accusé des chefs d’association de malfaiteurs, faux et usages de faux dans des documents administratifs, faux procès-verbaux, complicité d’escroquerie et détournements de deniers publics, Amadou Mactar Diop a nié les faits.
Membre de la commission de réception des marchés, il est à la ville de Dakar depuis 2008. Il a reconnu qu’il ne
savait pas ce qui se passait dans la mairie quand il a pris service. On lui a juste donné l’ordre de signer des procès-verbaux présentés par Yaya Bodian.
Dans ces procès-verbaux, il y avait des factures définitives. Il s’est demandé pourquoi
il devait les signer alors qu’il n’avait pas assisté à la réception. Mais, M. Bodian lui avait signifié que c’était pour justifier les dépenses du maire de Dakar.
« J’ai signé les procès-verbaux avec désinvolture. Ce que j’ai signé ne correspondait pas à la réalité. Je l’ai fait parce que c’était des fonds politiques destinés à la mairie de Dakar. J’ai signé l’ensemble des procès-verbaux de 2011 à 2014 », a rétorqué Mactar Diop.
Avant d’ajouter : « J’ai su plus tard que le GIE ‘’Tabbara’’ n’avait jamais reçu de paiement. Sans le procès-verbal, il était quasiment impossible de procéder au décaissement. Il fallait le signer pour justifier l’utilisation des fonds. J’ai signé 9 des 12 procès-verbaux incriminés. Je n’ai pas participé à la réception. Je ne me suis jamais assuré de que ce que je signais. »
Il a donc osé apposer sa signature sur les factures parce qu’il y avait celle de Khalifa Sall.
« Les procès-verbaux m’ont été présentés après la signature de l’ordonnateur, le maire Khalifa Sall. Ce sont des fonds politiques que le maire gère lui-même. Si en amont il signe, je les signe. Ma signature ne pourrait être un engagement de décaissement des fonds. Les procès-verbaux engagent l’ordonnateur mais pas le comptable ».
Dakaractu