Certains ont évoqué un échec de la CEDEAO à faire partir Jammeh sans une intervention militaire, d’autres lui ont tressé des lauriers pour sa fermeté dans les négociations qui a finalement payé. Pourtant, le Président de la Guinée Conakry et son homologue de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz estiment être les artisans du départ de Jammeh.
Même s’ils ont joué, un tant soit peu, un rôle dans le départ de Jammeh, leur position depuis le début de cette affaire suscite un questionnement. En effet, après l’élection présidentielle gambienne, au moment où le monde adressait ses félicitations à Adama Barrow, le Président mauritanien envoyait un émissaire à Yahya Jammeh pour lui renouveler ses amitiés et témoigner ainsi les excellents rapports qu’entretiennent les deux pays. Pour ce qui est de Condé, le journaliste Adama Gaye avait annoncé un voyage de Jammeh en Guinée avant que ce dernier ne se manifeste pour dire qu’il était toujours en Gambie. Ce qui n’avait pas empêché notre confrère de soutenir mordicus avoir les preuves de ce qu’il avance. Quoi qu’il en soit, il est clair que Jammeh et Condé étaient en contact.
Maintenant, si l’on observe bien, les rapports entre le Sénégal et la Mauritanie étaient assez tendus et dernièrement, elle réclamait sa part dans le gaz découvert au large de nos côtes près de la frontière. Et après que tout soit rentré dans l’ordre en Gambie, il a tiré sur la CEDEAO en soutenant que sa médiation gagnante avec le président Guinéen, Alpha Condé est « une victoire pour les partisans de la paix contre les prêcheurs de la violence et ceux qui battent les tambours de la guerre croyant pouvoir régler ce problème par cette option ».
En tout cas, si la CEDEAO n’avait pas pour but de préserver la paix, il y a longtemps que la force militaire aurait été utilisée pour déloger le désormais ex-dictateur. Et Jammeh dans un message au peuple gambien, avant-hier, avait tenu à préciser que son départ n’est motivé que par sa volonté d’épargner au peuple gambien la violence. Nul part il n’a fait mention d’un quelconque apport de ces deux Présidents au dialogue. L’on pourrait ainsi se demander que cherchent Condé et Ould Abdel Aziz tirant sur la CEDEAO ? Parce qu’il faut le dire, beaucoup de hautes personnalités sont intervenues pour lui éviter un affrontement en vain. Il a fallu qu’on annonce les forces militaires de la CEDEAO en Gambie pour qu’il demande à négocier
