Les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye, le 24 mars 2024, président de la République. Mais c’est le Premier ministre Ousmane Sonko qui tient le gouvernail dans la gestion des affaires publiques. C’est la conviction d’Alioune Tine qui parle de «confusion de rôles» au sommet de l’État.
«Qu’on le veuille ou non, c’est Sonko qui gouverne. Moi, je le voyais bien à la présidence comme directeur de cabinet du président de la République, secrétaire général de la présidence comme Jean Collin ou Ousmane Tanor Dieng. Si c’était le cas, il n’y aurait pas eu cette espèce de confusion des rôles. La meilleure place pour Sonko, c’était à la présidence», estime le leader d’Afrikajom Center au cours du «Grand Jury» de la Rfm.
Par ailleurs, l’ancien président de la Raddho déplore «l’inaccessibilité», voire le «confinement» du président Faye au palais de la République. «Que ce soit les gens des assises, de la société civile, de la presse, des syndicats, il me semble que quand vous mettez un gouvernement aussi fantastique et chargé, il faut mettre en mouvement la société», dit-il.
Selon Alioune Tine, on est en train d’assister à la mise en place de «l’État Pastef». Dans le même sillage, cette figure de la société civile sénégalaise et africaine déplore un régime allergique à toute critique. «Rejeter systématiquement les critiques fait peur aux gens. Vous allez petit à petit vers un système autoritaire. Or, les Sénégalais sont rebelles à toute forme d’autoritarisme», a-t-il mis en garde