Le maire de Guédiawaye ne semble pas digérer l’engagement politique de certains de ses agents aux côtés de l’opposition. Aliou Sall le leur a fait comprendre en sortant le sabre pour «couper» les têtes de certains d’entre eux. Pour exemple. C’est ainsi que cinq responsables de services municipaux, membres de la coalition Manko Taxawu Sénégal, ont été affectés dans différentes écoles de sa ville. C’est le parti avant la patrie !
Chez le maire de Guédiawaye, , un agent ou un contractuel n’a pas le droit de s’opposer, même démocratiquement, au parti au pouvoir, l’alliance pour la République en l’occurrence. Et s’il le fait, c’est à ses risques et périls. Pour n’avoir pas compris que, dans la municipalité de Guédiawaye, le Parti passe avant la Patrie, Aminata Ndiaye, chef du bureau Enfance et Loisir, Vénus Dieng, assistante du bureau des services techniques, Ndèye Fatou Fall assistante de l’inspecteur des services, Ndèye Awa Ndiaye, chef de bureau de l’état civil, et Charles Mendy, chef de bureau, tous en service à la ville de Guédiawaye, ont été sanctionnés par ses soins. En effet, ces cinq militants de la coalition Manko Taxawu Senegaal ont tous fait l’objet d’affectation juste après les élections législatives du 30 juillet dernier. Ce, à cause de leur opposition politique au «roi» Aliou Sall, par ailleurs frère utérin du président de la République. Jointe au téléphone, Mme Vénus Dieng de la coalition Manko Taxawu Senegaal et pro-Khalifa Sall confirme que «nous avons été affectés tout juste après les élections sans motifs ni rien».
De dire quelles sont les personnes concernées par ces mesures d’affectations, notre interlocuteur a répondu: «Pour le moment, nous sommes cinq. Il s’agit de moi en tant qu’assistante du bureau des services techniques, Aminata Ndiaye, chef du bureau Enfance et Loisir et qui était investie seizième sur la liste nationale de la coalition Manko Taxawu Senegaal, Ndèye Fatou Fall, assistante de l’inspecteur des services, Ndèye Awa Ndiaye, chef de bureau de l’état civil et Charles Mendy, chef de bureau à la ville de Guédiawaye. Moi, on m’a affecté au collège de Darou Salam, Ndèye Awa Ndiaye à Pikine Est, Fatou Fall à Pikine Est 2, Aminata Ndiaye à Ogo Diop 2. Pour Charles Mendy, je ne sais pas encore», confie la militante proche du maire de Dakar Vénus Dieng.
Poursuivant, cette militante socialiste estime qu’«on dissocier la politique du travail car, ce sont deux choses différentes». Voulant se faire comprendre d’avantage, Mme Dieng soutient que «ce n’est pas parce que le maire fait partie du régime au pouvoir que, par la force, on doit être avec lui. Moi, j’ai grandi à Guédiawaye. Je suis une socialiste mais j’ai choisi d’aller soutenir Khalifa Sall. D’ailleurs, durant la campagne, je n’avais même pas pris de congés. Je travaillais tous les jours avant d’aller battre campagne. Tout le monde a continué de travailler normalement sauf Aminata Ndiaye, investie sur la liste nationale, qui avait pris ses congés pour aller battre campagne», poursuit l’ex-assistante du bureau des services techniques.
Aminata Ndiaye, responsable du Grand Parti: «Aliou Sall a amputé mon salaire»
Interpellée sur son lieu d’affectation, elle répond: «comme les autres, j’ai été affecté à l’école Ogo Diop 2». Et de préciser que «d’ailleurs, quand je suis allé dans ce collège, ils ne savaient même pas où me mettre. Le geste du maire a été inélégant. Et tout le monde sait que c’est un acte politique qu’il a posé. Il nous a tout simplement sanctionnés à cause de notre engagement politique. En outre cela, il (Aliou Sall, Ndlr) a amputé mon salaire sans doute pour me faire payer mon engagement au côté du Président Malick Gakou. Mais, c’est peine perdue car cela ne fait que renforcer davantage mon engagement au sein du Grand Parti», assure en conclusion Mme Aminata Ndiaye.
Nous avons tenté en vain de joindre les autorités de la ville de Guédiawaye notamment le responsable ds ressources humaines, M. Diawara, pour recueillir leur réaction par rapport à ces accusations de sanctions «politique» contre des travailleurs de la Ville dirigée par M. Aliou Sall. Toutefois, nos colonnes leur sont grandes ouvertes lorsqu’elles jugeront nécessaire de s’exprimer sur cette affaire…
Le Temoin